Source [Atlantico] : Selon Thierry Wolton, la fin du zéro Covid en Chine pourrait en réalité être une volonté délibérée du régime chinois de nuire à l’Occident. La levée brutale de la politique sanitaire chinoise met-elle le monde en danger ?
Atlantico : On fait désormais état d’un variant COVID surnommé "Kraken". De quoi s’agit-il ? D'où vient ce nom ?
Antoine Flahault : Le Comité International de la Taxonomie des Virus est chargé par l’OMS de la dénomination officielle des virus. C’est lui qui a appelé le nouveau coronavirus identifié à Wuhan en Chine en décembre 2019, le “SARS-CoV-2”. C’est encore lui qui a choisi d’attribuer des lettres grecques aux variants les plus préoccupants. L’objectif de cette taxonomie officielle est double, d’abord d’éviter une stigmatisation relative à l’origine de l’émergence (virus chinois, variant indien, sud-africain,…), et aussi d’être plus facile à communiquer. On se souvient ainsi d’Alpha, Beta, Gamma, Delta puis Omicron. Depuis l’émergence d’Omicron il y a un peu plus d’un an, il y a eu plus de 650 variants qui ont été répertoriés, dont plusieurs ont été à l’origine de nouvelles vagues pandémiques. Mais le Comité de l’OMS s’est toujours refusé à les baptiser d’une nouvelle lettre grecque. Il y avait pourtant autant de différences génomiques entre les sous-variants BA.1 et BA.2 d’Omicron qu’entre BA.1 et le variant Delta. Cela a agacé un certain nombre de chercheurs qui leur ont attribué des surnoms, non officiels donc. On a connu le Centaure (BA.2.75) l’été dernier. Et c’est ainsi que le professeur Ryan Gregory, un biologiste d’une université de l’Ontario au Canada a baptisé le sous-variant XBB.1.5 « Kraken » du nom d’une créature marine mythologique norvégienne. Ce nom n’a pas de signification particulière sinon être plus simple à retenir pour le grand public que ces acronymes abscons affublés de séries de chiffres.
Quelle menace pèse actuellement sur le monde de la part de ce variant (et des autres ) ?
Antoine Flahault : XBB.1.5, Kraken donc, est un sous-variant qui a été identifié pour la première fois fin octobre dernier dans les États de New-York et du Connecticut. Sa progression a été fulgurante puisqu’il représente déjà 75% des souches séquencées dans les États de l’est des États-Unis et 40% de l’ensemble du territoire nord-américain. L’incidence de nouvelles contaminations devient de plus en plus difficile à évaluer en raison de la chute drastique du nombre de tests PCR aux USA mais aussi un peu partout dans le monde. Kraken est associé à une augmentation des hospitalisations et des décès, sans que l’on puisse dire qu’il est plus virulent aujourd’hui. Il semble surtout très transmissible. Le sous-variant Kraken a débarqué en Europe où il représente encore une petite proportion des séquences, mais l’activité de séquençage a aussi beaucoup baissé, de près de 90% depuis un an. Partout, on baisse un peu rapidement la garde, tant la volonté de tourner la page de cette pandémie est pressante. En tout cas, Kraken pourrait être un excellent candidat pour générer notre prochaine dixième vague en Europe de l’ouest, dès que la neuvième sera sur le point d’être terminée, et peut-être sans nous laisser un très long répit.
Retrouver l'intégralité de l'article en cliquant ici
- Euro numérique, Bitcoin et cryptomonnaies : mai...
- Petit bilan de l’ouverture des frontières allem...
- Alerte sur l’automobile européenne : la Chine s...
- Les chefs d’entreprise craignent plus une crise...
- Les chefs d’entreprises se mobilisent contre le...
- Le deuxième choc chinois : ces transferts de te...
- Dépenses publiques en roue libre : mais qui ose...
- Budget : le délire fiscal des parlementaires va...
- Présidentielle américaine : il n’y a pas que la...
- Les milliardaires, cette solution mirage pour c...