Mort de Kevin à Mourmelon : le vivre-ensemble qui tue

Ce samedi 2 juin, le jeune Kevin, âgé de 17 ans, était sauvagement assassiné d’une vingtaine de coups, à l’arme blanche, sous les yeux de sa petite amie, dans un parc de Mourmelon, dans la Marne.

Le suspect est aujourd’hui activement recherché, aux moyens de la description suivante :

« Il s'agirait d'un homme de couleur de peau "type" basanée, âgé de 25 à 30 ans, mesurant 1m80-1m90, d'une corpulence plutôt musclée, avec les yeux foncés, les sourcils épais et le nez élargi. Il serait droitier et portait au moment des faits un pantalon de treillis "camouflages", une veste de sport noir sans marque, des bottes ou des rangers, une casquette grise sous la capuche, ainsi qu'une paire de gants de couleur grise. »

On pourrait dire que tous les clichés du genre sont rassemblés dans ce portrait-robot, celui d’un type en « sweat à capuche » comme les fustigeait naguère Nadine Morano. Malheureusement, il ne s’agit pas d’une caricature, mais de la triste réalité. Et voilà que déjà la machine médiatique s’emballe, créant un 2e « psychodrame » là où le premier, un vrai drame celui-là, devrait suffire. L’honorable presse s’offusque des réactions « racistes » suscitées par la diffusion du portrait-robot. « Les propos de haine » qui accueillent son profil sont vite devenus aussi, voire plus criminels que la mort tragique du jeune homme.

Kevin a trouvé la mort en se promenant dans le Bois des Sœurs. Un nom de conte de fées, issu tout droit de l’univers passé d’une France en voie de disparition.

Ce qui est certain, c’est que le cri du public qui résonne à travers la multitude des commentaires qui s’accumulent sur la toile est tristement unanime. Unanime d’une colère, d’une lassitude, d’un trop-plein de mensonges sur un vivre-ensemble qui ne tient pas ses promesses, faute d’être adossé à une culture commune et à une éducation structurante. La patience d’un peuple a ses limites, et l’on s’en rapproche un peu plus chaque jour.

Constance Prazel