Source [Marianne] : Au milieu des années 2010, la fièvre de la reconversion des banquiers-fromagers gagnait les centres-villes gentrifiés. Dix ans plus tard, cette révolte des « premiers de la classe » a contaminé les zones rurales et la crise du rapport au travail n'est plus cantonnée à une élite surdiplômée en quête de sens. Entretien avec l'essayiste Jean-Laurent Cassely.
Qu'ont en commun le hipster-pâtissier du 11e arrondissement parisien, l'éco-anxieux permaculteur et le consultant restaurateur ? Tous sont des personnages-types de La Révolte des premiers de la classe (Editions Arkhé) saison 2, réédition de l'essai précurseur de Jean-Laurent Cassely. Dès le milieu des années 2010, l'auteur y analysait les aspirations des jeunes générations de bac+5, les causes de leur mal-être en entreprise et de leur « quête de sens ». Après avoir substantiellement modifié les centres-villes – augmentés de multiples food-trucks et autres fromageries-salons de thé – leurs reconversions redessinent désormais les périphéries françaises.
Marianne :Vous avez publié la première édition de La Révolte des premiers de la classe en 2017. Cette réédition cinq ans plus tard, c’est une façon de dire “j’avais raison avant tout le monde” ?
Jean-Laurent Cassely : (Rires) Au-delà de ça, l’idée de cette réédition était plutôt d’essayer de raconter les nouveaux contours du phénomène. On a récemment assisté à plusieurs épisodes intéressants, par exemple le buzz autour des étudiants d'Agro ParisTech. La vidéo du discours anti-agro-industriel de ces jeunes diplômés – qui expliquent leur choix de “bifurquer” c’est-à-dire de ne pas embrasser la carrière à laquelle ils étaient promis – a fait le tour d’Internet, c’est une séquence médiatique qui a cristallisé un malaise vis-à-vis du monde du travail. Le covid a également joué un rôle, à la fois d’accélérateur et de révélateur de certains phénomènes, de la banalisation du télétravail à l’envie de changer de cadre de vie. Donc l’époque avait changé, et j’ai voulu faire cette mise à jour pour m’interroger sur ce qui était encore valable et ce qui méritait d’être réexaminé.
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