Source [20 minutes] Santé Publique France a mené une étude auprès de plus de 250 enfants âgés de 3 à 6 ans en Ille-et-Vilaine
- Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire se penche ce mardi sur les enfants de 3 à 6 ans et leur rapport aux écrans.
- Cette étude de cas-témoins en Bretagne avance l’idée que les marmots qui consomment des écrans (télévision, tablette, smartphone, ordinateur…) le matin, sans en parler avec leurs parents, ont six fois plus de risques d’avoir des troubles du langage.
- Si les dangers des écrans sur les cerveaux en construction sont de plus en plus étudiés, peu d’études se penchent sur les conséquences selon les contenus.
Depuis quelques années, le débat fait rage sur les écrans. Certains médecins alertent concernant les effets néfastes, sur la santé et l’apprentissage des plus petits, de ces objets omniprésents et bien pratiques (souvent utilisés comme baby-sitter gratuit). L’ Organisation mondiale de la Santé a ainsi publié, en avril 2019, un communiqué recommandant d’éviter tous les écrans pour les enfants d’1 an, et de les limiter pour les plus grands.
Et si pour certains, il semble évident qu’ils grignotent le cerveau des enfants, pour d’autres, rien n’est pour l’instant scientifiquement prouvé. Voilà pourquoi l’étude publiée ce mardi par Santé Publique France pourrait intéresser plus d’un parent. En effet, elle se penche sur les liens entre exposition aux écrans et troubles du langage.
Cette enquête se base sur l’observation de 276 enfants entre 3,5 et 6,5 ans en Ille-et-Villaine (Bretagne). Parmi eux, 167 ont été diagnostiqués avec des troubles primaires du langage (dysphasie, bégaiement, manque de vocabulaire… non liés à une maladie ou une surdité) et 109 témoins ne présentent aucun retard. Les parents ont détaillé la consommation d’écrans de leur progéniture et les troubles du langage. « Au cours d’une semaine scolaire classique, 44,3 % des cas [enfants diagnostiqués] et 22 % des témoins [enfants non diagnostiqués] étaient exposés aux écrans le matin avant l’école. Dans les deux groupes, ils étaient seuls face à l’écran 40 % du temps », précise le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.
« Cette étude de cas-témoins montre qu’un enfant qui est exposé aux écrans le matin serait trois fois plus à risque de développer des troubles du langage, souligne Manon Collet, généraliste et co-autrice du dossier. Et pour celui qui, en plus, ne parlerait pas avec ses parents après avoir consommé des écrans, le risque serait six fois supérieur. » Pourquoi utiliser le conditionnel ? Parce que si des liens sont dévoilés, il n’y a pas une relation de causalité. Pour cela, il faudrait comparer l’acquisition du langage chez des enfants exposés aux écrans et d’autres totalement épargnés de la naissance jusqu’à leurs 6 ans. Pas évident.
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