[Source : Boulevard Voltaire]

Les divisions que connaît aujourd’hui la droite proviennent de la monumentale erreur commise par la chiraquie avec la création de l’UMP.

Candidat à la présidence des Républicains, Julien Aubert, député de Vaucluse, estime dans L’Opinion, le 7 septembre dernier, que son parti est « un astre mort ». « Dans notre parti, il n’y a plus d’idées, plus de réflexions », dit-il.

Qu’est-ce que la politique, si ce n’est observer une réalité et agir sur cette réalité pour tendre constamment vers une amélioration de celle-ci ? La politique aujourd’hui, à son grand dam d’ailleurs, se résume très largement à de petites phrases, des intérêts de partis et des ego. On a oublié qu’elle est d’abord et avant tout un service et non une profession. Servir, cela implique que la colonne vertébrale de notre engagement soit nos valeurs et non notre ambition. Lorsque l’on ne respecte pas cette règle, alors rien ne nous tient vraiment, et on se retrouve avec un Laurent Wauquiez, par exemple, dont il n’est en réalité – contrairement à Julien Aubert, dont l’euroscepticisme est bien plus ancré idéologiquement – pas évident de trouver la ligne, lui qui était notamment très favorable à la construction européenne à ses débuts, avant d’écrire en 2014 un livre intitulé Europe : il faut tout changer. Si la droite entend être une véritable opposition à Emmanuel Macron, celle-ci ne saurait être une opposition de façade au détriment du fond.

Les divisions que connaît aujourd’hui la droite proviennent de la monumentale erreur commise par la chiraquie avec la création de l’UMP. On y a rassemblé les torchons et les serviettes. Et ce mélange hétérogène a conduit à une tiédeur idéologique source de défaite. Nicolas Sarkozy a réussi, en son temps, à faire renaître les idées de la droite gaulliste. Mais aujourd’hui, elle n’est plus que l’ombre d’elle-même.

La totalité des prétendants à sa présidence souhaitent son retour. À l’image du slogan du favori Laurent Wauquiez. Mais ce dernier, bien que considéré comme partisan d’une droite « dure », accepte le ralliement de Mme Calmels. Sous couvert de rassemblement, le risque, ici, en réalité, c’est le retour de la tiédeur idéologique qui a tant coûté à la droite par le passé.

Je ne parle même pas des « Constructifs » qui prétendent vouloir faire revivre « les principes de l’union de la droite telle que l’avaient pensée Chirac, en fondant l’UMP » et qui, pour cela, ont créé le 6 septembre leur « fédération ». Être de droite ne consiste pas à occuper l’espace entre En Marche ! et Les Républicains. Cela consiste à être attaché aux valeurs et à l’identité de la France, à l’indépendance nationale, à une société solidaire et à la coopération interétatique. Être de droite, c’est aussi voir la liberté d’entreprendre comme la seule source possible de prospérité économique, mais vouloir que celle-ci soit néanmoins régulée, car il n’y a pas de liberté sans régulation.

C’est cette ligne, qui est celle de la droite depuis toujours, que Julien Aubert entend défendre.