[Source: Liberté Politique]
Dans le flot de rhétorique convenue qui accompagne le centenaire de la bataille de Verdun, toute orientée vers la dénonciation de la "boucherie" et de l'inutilité du sacrifice tant des Allemands que des Français ( dans cet ordre sur la plaque apposée par Merkel et Hollande à Verdun ! ) , on en oublierait que Verdun fut d'abord une bataille, la plus grande de l'histoire avec Stalingrad, et que ce fut une victoire française.
Plus importante que Stalingrad par le nombre d'hommes engagés : 2 400 000 pour 1 500 000, elle fut , si on ose dire , un peu moins meurtrière : 163 000 Français et 143 000 allemands, soit au total 306 000 morts ( mais autant de blessés, souvent handicapés à vie) contre 1 million à Stalingrad ( 750 000 soldats et 250 000 civils, 450 000 soldats russes, 300 000 soldats allemands, sans compter les prisonniers dont la plupart ne sont pas revenus) .
Ne pas oublier la bataille de la Somme
Les Français s'honoreraient en faisant davantage mémoire d'une autre très grande bataille, concomitante de celle de Verdun: la bataille de la Somme (1916) où les pertes totales furent encore plus lourdes : 442 000 morts, bataille où les Anglais furent particulièrement à la peine ( parmi les morts, 205 000 Britanniques, 170 000 Allemands, 67 000 Français) . La mémoire de cette bataille, très vive en Grande-Bretagne est obscurcie chez nous par celle de Verdun, ce qui est dommage. Les deux batailles furent symétriques : sur la Somme, les Français et les Anglais espéreraient faire une percée et n'y parvinrent pas. A Verdun , les Allemands espéraient désorganiser le dispositif français en prenant la ville et ils y échouèrent. Mais au total l'échec allemand fut plus important à Verdun que celui des Alliés sur la Somme.
On peut certes, par courtoisie pour nos partenaires européens qui d'ailleurs n'en demandent peut-être pas tant, mettre en sourdine la dimension victorieuse de Verdun pour n'en retenir que le caractère sanglant. Mais quand il est question de la bataille de France de juin 1940, personne se prive , en France ou ailleurs , de rappeler que ce fut un désastre français. Or cette bataille d'un mois fut particulièrement meurtrière pour les Français : 59 000 soldats morts, 80 000 avec les alliés en un mois seulement, 63 000 du côté allemand ( un degré d' intensité jamais atteint dans celles que nous venons d'évoquer qui s'étalèrent sur plusieurs mois ). Français morts face à l'ennemi, pas en fuite ! Les Anglo-Saxons se plaisent à ironiser sur la débandade française ( qui fut aussi celle des Anglais) , les Allemands qui savent combien les Français , très mal commandés hélas, y furent courageux, ne s'y risquent pas.
A ne parler que de ses désastres ,et à glisser sur ses victoires, y compris la plus grande de toutes, la France risque d’apparaître aux yeux du monde mais surtout aux yeux de sa jeunesse comme une nation vouée à la défaite, ce qui est inacceptable.
Au même moment la Turquie, que beaucoup voudraient faire entrer dans l'Union européenne, célèbre avec faste le 563e anniversaire de la prise de Constantinople en 1453 qui se traduisit par un terrible massacre de la population grecque. Là pas de remords, pas plus que pour le génocide des Arméniens de 1916. La preuve que la Turquie n'appartient pas à l'Europe , ce n'est pas son caractère musulman, c'est qu'on y ignore, comme d'ailleurs dans tout le reste de la planète, la repentance.
Victimes d'un immense conflit, les morts et les blessés de Verdun n'ont pas besoin qu'on leur fasse injure à titre posthume en répandant à satiété que leur sacrifice fut, en fin de compte, inutile. Verdun fut un tournant de la Première guerre mondiale. Si les soldats français n'avaient pas tenu bon, elle aurait été perdue et l'Europe aurait connu pour longtemps la botte allemande. Les Français doivent être fiers de Verdun.
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Présenter Verdun sans Pétain...
Ce fût la victoire entre autres de Pétain, secondé par Mangin et Nivelle , qui montra que cet homme mal aimé mais économe de la vie de ses hommes était bon tacticien mais aussi stratège
L'amnésie de nos dirigeants est aussi frappante par le manque de reconnaissance envers celui qui a permis de gagner la bataille de Verdun, mais qui est désormais persona non grata pour l'histoire officielle : au risque d'être traité de fasciste, extrémiste, et tout un tas d'autres termes politiquement corrects, il est important de souligner que ce fut le général Pétain, futur maréchal, qui permis la victoire à Verdun, puis le redressement de l'armée française dont le moral péréclitait en 1917, et qui par sa conduite défensive de la guerre a épargné de nombreuses vies humaines avant le sursaut final offsensif jusqu'à la victoire, grâce à l'appui américain et l'arrivée des chars. C'est ce même général promus ensuite maréchal qui a eu l'intuition salvatrice de demander l'armistice en 1940 et ainsi épargner encore davantage de vies humaines.
Voir le commentaire en entierNos amis anglais, toujours promptes à donner des leçons, oublient que leur commandement général a commis de lourdes erreurs dans la direction des batailles de Somme et autres, et que c'est la non-intervention de leur aviation pendant la bataille de France qui a mené à la défaite : les français combattaient bien seuls malgré l'assistance mutuelle initialement promise.
100 ans après la bataille de Verdun, et plus de 70 ans après la fin de la 2nde Guerre Mondiale, il me semble nécessaire de rappeler le grand homme que fut P. Petain. Ceci est magistralement démontré par son avocat Maître Isorni dans de nombreux ouvrages. Et pour continuer sur le commentaire de Goumain Francis, ce n'est pas Churchill qui a pris la défense du Maréchal lors de son procès, malgré les liens secrets qui avaient été maintenus, au nez et à la barbe des allemands, entre Pétain et Churchill d'une part, entre Pétain et Roosevelt d'autre part.
Philippe Pétain, 2 volumes., La Table Ronde, 1973.
Histoire véridique de la Grande guerre, en collaboration avec Louis Cadars (4 vol.), Flammarion, 1969-1970
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