Le plus pernicieux dans la déclaration de l’archevêque de Strasbourg annonçant qu’il voterait Macron « naturellement » est le « naturellement ».
Il laisse supposer qu’il n’y a place ni pour le débat, ni pour le doute. Cette opinion a pour son auteur une sorte d’évidence sociologique et idéologique qui montre au minimum qu’il ne se pose pas souvent de questions. Se poser des questions n’est-ce pas le propre des intellectuels ? Y en a-t-il encore chez nos pasteurs.
Il est naturel que la moyenne bourgeoisie de nos grandes villes aille à la messe le dimanche, qu’elle donne une pièce au clochard à la sortie, un chèque de temps en temps au Secours catholique, qu’elle ne fasse pas d’histoires et qu’elle vote Macron.
Il est naturel qu’un prélat, sans doute représentatif de la majorité de ses confrères, appelle, malgré des prises de position plus neutres de l’épiscopat dans son ensemble, à reconduire le gouvernement le plus corrompu de l’histoire de notre pays.
Il est naturel qu’il appelle à voter pour un président qui a pris les positions les plus radicales en matière de transgressions bioéthiques : insémination artificielle pour les femmes seules, lesbiennes ou pas et même pour les femmes ne vivant pas seules, autoconservation des gamètes, extension du droit d’expérimentation sur les embryons, y compris de fabriquer des chimères homme-animal , que son dernier acte législatif ait été l’allongement du délai légal de l’avortement de 12 à 14 semaines, que personne ne le lui demandait et que le corps médical rejetait, que le premier acte qu’il nous promet s’il est réélu est un « débat sur la fin de vie » qui débouchera , n’en doutons pas, sur la légalisation de l’euthanasie, une des rares promesses qu’il n’a pas tenues en la matière ( quoique l’ordre d’assassiner des centaines de personnes âgées dans les Epad au motif du Covid ait montré qu’on pouvait se passer de cette licence.)
Il est naturel que le prélat appelle à voter pour un président sortant, dont une des ministres les plus proches, Marlène Schiappa, avoue, sans y mettre le moindre ton de plaisanterie, s’adonner à la sorcellerie.
Il est naturel de voter pour un président qui, à peine élu, a tenté de prolonger la guerre de Syrie alors que les Etats-Unis, sous Trump, voulaient s’en retirer.
Il est naturel de voter pour un président qui, responsable de l’application des accords de Minsk qui auraient évité la guerre actuelle, n’a rien fait pour les faire appliquer, au contraire, et peut donc être tenu pour responsable du conflit ukrainien. S’il est élu, il est à craindre qu’il soutienne les positions dures des faucons américains, avec les risques apocalyptiques que cela comporterait.
Il est naturel de voter pour un président qui, dès son retour aux affaires, a précipité la vente ou le démantèlement de nombreux actifs industriels français : Alstom, Alcatel, Morpho, Lafarge, Technip etc., tous issus de l’ingéniérie française qui se trouvent aujourd’hui en des mains étrangères. La vente d’Alstom met entre des mains américaines la maintenance de nos sous-marins nucléaires.
Il est naturel de voter pour un président aux ordres de pouvoirs transnationaux à Bruxelles, à Genève (OMP), à Davos, à San Francisco et bien entendu à Washington, gens très soucieux, on s’en doute des intérêts de nos ouvriers et de nos paysans.
Il est naturel de voter pour un président qui se targue de vouloir faire dissoudre la France dans un ensemble supranational, européen en apparence, mondialiste en réalité.
Il est naturel de voter pour un président qui insulte son pays dès qu’il en a l’occasion, l’accusant de pires crimes : en Algérie, en Côte d’Ivoire, au Rwanda, qui soutient l’anglophonie au dépens de la francophonie, bafoue les grands symboles de la France : l’Elysée, l’Arc de triomphe. .
Il est naturel de voter pour un président, soi-disant libéral, mais qui ne manque aucune occasion de restreindre les libertés, y compris religieuses, covid ou pas.
Il est naturel que l’Eglise soit du côté des riches. Ne l’a-t-elle pas toujours été ? Ils sont plus raisonnables, pense-t-on. Et s’ils étaient devenus fous ? Cette folie s’appelle l’idéologie. Vox populi, vox dei : n’est-ce pas dans le peuple que se maintient le bon sens ?
Roland HUREAUX
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