Ses nombreux ennemis parmi les bonnes consciences hésiteront entre la rage et le soulagement. Car, avec Bolloré, la gauche tient son objet de haine. Son patron affreux, riche, méchant, exploiteur, antisocial, « sulfureux » comme on dit pour jeter un nuage de fumée toxique sur un personnage, bref, de droite. Au sommet de la tour qui abrite son siège social à Puteaux, près de Paris, ou dans ses bureaux au siège de Vivendi près de l’Étoile, l’homme d’affaires s’en amuse. Il rit d’être traîné dans la boue et écarte d’un revers de main les assauts régulièrement lancés contre lui. Ce qui agace plus que tout ses contradicteurs. On a donc vu passer Bolloré l’exploiteur de l’Afrique, Bolloré le catho intégriste (mais divorcé...), Bolloré riche et non repenti (un crime inexpiable en France), Bolloré fraudeur, Bolloré d’extrême droite, mais le pire, le plus sale, le plus méchant, le plus dangereux, c’est évidemment le Bolloré patron de médias.
À gauche, Bolloré a pris les dimensions d’un fantasme, d’un épouvantail à moineaux politiquement corrects. Il est partout, il voit tout, il finance tout, il manigance tout, jusqu’à cette élection présidentielle. Il y a un complot Bolloré pour saisir le pouvoir, c'est évident. Zemmour n’est-il pas son ancien employé ? Houhou, fais-moi peur !
Les titres consacrés à l’homme d’affaires par Libération résument la panique. Florilège : « Itinéraire d’un menteur gâté » (17 février 2022), « Le tentaculaire et redoutable empire Bolloré » (17 février), « “Stop Bolloré”, un collectif dénonce l’empire médiatique “réactionnaire” du milliardaire » (16 février), « Julia Cagé : Que Bolloré puisse intervenir sur les manuels scolaires a de quoi susciter des craintes » (5 février), « Fusion Editis Hachette : l’ogre Bolloré jamais rassasié » (26 janvier), « Bolloré au Sénat, l’audition lunaire d’un faux naïf » (7 janvier) ou encore ce titre « Vincent Bolloré, mini-Murdoch à la française » (21 octobre). On y revient. Passons sur les « méthodes brutales », un classique, ou sur ce titre tout en nuances consacré à CNews et Europe 1 en juin dernier, titré « Le spectre de la bande FN ». Les deux rédactions concernées s’étaient évidemment émues.
Libération se déchaîne nettement moins, on le remarquera, sur d’autres propriétaires de médias : leur ancien propriétaire et toujours actionnaire Patrick Drahi (SFR) - on ne mord pas la main qui nourrit -, Xavier Niel (Free, Le Monde, Télérama…), Martin Bouygues (TF1) ou la famille allemande propriétaire de Bertelsmann (M6, RTL). Pas de scandale, non plus, sur le poids ahurissant de l’État français dans les médias avec France Télévisions (10.000 salariés), Radio France (4.000 salariés), Arte, TV5 Monde, La Chaîne parlementaire, Public Sénat, RFI, on en passe. Du reste, parmi les médias de Bolloré, certains ne posent pas de problème. Canal+, par exemple, entreprise de 4,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, finance gentiment le cinéma français et donne des gages au politiquement correct dès qu’il le faut. Personne ne s’indigne de l’émission « Clique » présentée par Mouloud Achour, qui n’a rien d’un nervi d'extrême droite, ni du choix de la programmation ou des investissements de production pas très réactionnaires non plus. Non, là où Bolloré dépasse les bornes qu’on lui a fixées à Libération, c’est avec la chaîne de débats CNews (2 % d’audience...), avec Europe 1 et avec le Journal du dimanche, trois confettis qui doivent tourner ensemble autour de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires dans un empire Bolloré qui pèse plusieurs dizaines de milliards. La gauche a perdu le contrôle de ces miettes influentes et ne s’en console pas. Alors, on réveille le spectre des méchants, des vrais, des grands. Et du premier d’entre eux, donc, le fameux Rupert Murdoch.
Sauf que la comparaison avec Bolloré n’a aucun sens. Murdoch est un homme de médias, propriétaire via son groupe News Corporation de près de 200 quotidiens dans le monde, du New York Post aux États-Unis, du Times au Royaume-Uni et d’un réseau de télévisions parmi lesquelles la fameuse Fox News.
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