Nos coups de coeur
Dans son dernier ouvrage, A qui profite le djihad ?, le criminologue Xavier Raufer propose une analyse du djihad sous un angle d’attaque inattendu.
Il ne s’agit plus ici d’essayer de comprendre, de façon éculée, les liens unissant islam, islamisme et terrorisme, concepts qu’il estime dans une certaine mesure dépassés ou du moins inadéquats, mais bien plutôt de se poser la question du djihad dans une optique géopolitique classique : le djihad comme relais de luttes entre Etats, qui durent parfois depuis bien plus longtemps que le phénomène que l’on a l’habitude, par facilité et pour se rassurer devant la difficulté à le maîtriser, de « nouveau ».
L’analyse du terrorisme comme étant le fait « d’individus primaires, alcooliques ou drogués, hypnotisés par la constante récitation des al-hamd shareef, ou litanies coraniques », ne suffit clairement pas : il faut se placer à un niveau supérieur, en se rappelant que depuis les années 1970 toute vague terroriste trouve sa place au cœur d’affrontements traditionnels entre Etats constitués. Sans eux, Daesh ou Al-Qaïda n’existeraient tout simplement pas.
Dans ces pages, Xavier Raufer se défend de présenter un système d’analyses complexe, au profit d’un exposé de « faits bruts ». Le rôle de chacun des Etats au Moyen-Orient, le rôle des Etats-Unis, la place toute particulière occupée par l’Iran et par la Syrie, tour à tour coupables et victimes. Un panorama, une mise en perspective large qui renouvelle le regard sur des sujets que nous avons l’habitude de piétiner en vain. Pas de conclusions définitives, mais des pistes intéressantes de réflexion.