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Le Néo-féminisme à l'assaut d'Internet

Le Néo-féminisme à l'assaut d'Internet
  • Auteur : Anne Trewby
  • Editeur :
  • Année : 2021
  • Nombre de pages : 52
  • Prix : 4,90 €

Anne Trewby, la jeune et talentueuse présidente et co-fondatrice du mouvement des Antigones, vient de produire un stimulant petit essai pour comprendre les ressorts et les mécanismes de la vulgate néo-féministe qui s’épanche sur la toile. 

Le combat féministe qui a connu ses heures de gloire dans le sillage du mouvement de mai 68, quand il fallait à tout prix mener le combat de la pilule et de l’avortement pour toutes, ne fait plus guère recette car la génération qui l’a mené est maintenant bien fatiguée. Qu’à cela ne tienne, il peut se recycler dans une mouvance très tendance qui sait à merveille se glisser dans les codes du net et des réseaux sociaux. Le culte de l’émotion, les punchlines et autres slogans minimalistes assénés comme autant de vérités révélées lui vont comme un gant, et lui permettent de faire des ravages sur une jeune génération qui n’est plus structurée par aucun principe et se trouve bien en peine d’utiliser contre lui son esprit critique.

Ce néo-féminisme, qui forme une galaxie apparemment désorganisée, se définit par quelques traits saillants : une verdeur de langage qui frise la pornographie, une complaisance maladive pour le milieu homosexuel, ses codes culturels et ses combats. Les luttes se sont déplacées : la question de la contraception s’efface au profit de celle du consentement, la lutte pour l’égalité homme-femme est dépassée au profit du combat contre les ­phobies de tout poil. Le néo-féminisme est diffus et se répand à travers une cohorte d’influenceuses, instagrameuses, blogueuses chic et choc qui séduisent une nouvelle génération abreuvée de combats tout prêts, s’insinuant partout avec le soutien des médias, du monde de la culture, et bien sûr de l’Education nationale.

L’essai d’Anne Trewby nous appelle à la vigilance. Ne crions pas victoire trop vite : quand la génération soixante-huitarde aura passé, le féminisme ne mourra pas avec elle, car la relève est tristement assurée. Pour espérer l’endiguer efficacement, nous manquons d’initiatives positives et dynamiques à même d’occuper le terrain et d’attirer en faveur d’une autre vision de la femme, constate-t-elle avec réalisme. Nous attendons avec impatience le tome 2 pour qu’elle nous montre la marche à suivre. 


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