L'association homosexuelle SOS Homophobie vient d'obtenir l'agrément du rectorat de Versailles pour intervenir dans les lycées et collèges de l'académie. Dans un article intitulé "Les Khmers roses à l'assaut de l'école", dont nous nous inspirons directement, l'Observatoire du communautarisme nous apprend que l'objectif de cet agrément est de permettre à ce lobby militant de "sensibiliser" les élèves et les cadres éducatifs aux discriminations dont souffrent homosexuels et lesbiennes.

Pratiquement, il s'agit ni plus ni moins de banaliser l'homosexualité, ce qui n'est tout de même pas la même chose.

Reçue en juillet par le Premier ministre, l'association se réjouit de cet agrément, qui n'est pourtant pas le premier à lui avoir été attribué. L'année dernière, plus de 700 élèves dans cinq régions auraient été "sensibilisés". D'autres demandes d'agrément auprès des rectorats de Paris et de Créteil, ainsi qu'au niveau national (ministère de l'Éducation) ont été déposées. On ne voit guère qui pourrait désormais s'opposer à ce "processus éducatif".

L'association justifie sa revendication par la nécessité d'accompagner la future loi "pénalisant les propos et actes homophobes" (elle sera discutée en principe en octobre), par une "véritable politique d'éducation et de prévention", dont elle se veut le bras armé.

Étrange en effet, cette conception de la lutte contre la discrimination, quant est considéré homophobe le "refus du mariage homosexuel" (1), et de culture homophobe, "les arguments de la pensée judéo-chrétienne (l'homme et la femme sont nés pour aller ensemble)" (2).

A quelle sauce nos chères têtes blondes, dont "les questions révèlent trop souvent un conditionnement homophobe" (id.), vont-elles être sensibilisées ? La réponse est dans "le module de prévention et de sensibilisation à l'homophobie" (3), qui demande, au passage, la "révision" des programmes et des manuels scolaires. Apparemment, cela ne gêne pas le recteur de l'académie de Versailles, qui n'avait pas jusque là décelé le conditionnement homophobe qui encombre les sciences, les arts et les lettres.

L'Observatoire du communautarisme, à l'origine de cette information, s'est livré à une lecture critique du module (4). Il s'est attardé sur le jugement porté par les censeurs de SOS Homophobie sur les programmes de science de la vie et de la terre. On apprend ainsi que la sexualité est abordée trop tard à l'école pour placer homosexualité et hétérosexualité en situation d'équivalence : "[La sexualité] n'est traitée qu'à partir de la 5ème ou de la 4ème, alors qu'il est évident qu'un élève de 6ème y est forcément confronté, que cela soit par les médias, ses lectures ou son appréhension du monde des adultes. Des informations précises devraient parvenir aux élèves le plus tôt possible, c'est-à-dire avant que les idées reçues ne prennent place en eux."

Pour se convaincre de l'extrême urgence de cette priorité éducative, tout le lobby homo se mobilise. On lira par exemple de Guillaume Tanhia, Enculé ! L'école est-elle homophobe ? (5), qui déplore que "l'école n'est plus en phase avec la société" (en l'occurrence, il veut dire avec la télévision, si l'on en croit ses exemples). L'Observatoire du communautarisme a relevé l'édifiante expérience de l'association militante Couleurs Gaies, agréée par le "lycée-pilote" Robert-Schuman à Metz, pour présenter aux élèves sa "mallette anti-homophobie" qui contient des "fiches pédagogiques" (l'homoparentalité, l'homophobie dans l'histoire, affirmer sa différence...), deux livres engagés (6) et une cassette vidéo Être et se vivre homo".

Cette mallette a été adoptée par le rectorat de Lille, le SNES et le plan académique de formation du rectorat de Paris.

 

Notes

(1) Déclaration de Ronan Rosec, président de SOS Homophobie : "Être contre le mariage, c'est être homophobe", dans Zurban, 23-29 juin 2004.

(2) Rapport 2004 de SOS Homophobie : http://www.france.qrd.org/assocs/sos/index_rapports.php#2004

(3) Le module : http://www.france.qrd.org/assocs/sos/dossiereducation.pdf

(4) Observatoire du communautarisme : www.communautarisme.net

(5) Éditions Little Big Man, collection Nomad's Land, 2004.

(6) Daniel Borrillo, L'homophobie, PUF, 2001, et Marina Castaneda, Comprendre l'homosexualité, Pocket, 2003.

Sources et documentation : www.communautarisme.net

Pour en savoir plus : François Devoucoux du Buysson, Les Khmers roses, (Ed. Blanche).

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