Quelle stratégie d'alliances pour la droite ?

Source [Boulevard Voltaire] Jean-Paul Garraud et Thierry Mariani, députés européens élus sur une liste du Rassemblement national, appellent à des initiatives locales pour constituer des listes d’union des droites pour les élections municipales. Par le biais d’une association, La Droite populaire, créée en 2010, est relancée aujourd’hui.

Thierry Mariani et moi avons relancé la droite populaire. Au départ, c’était un collectif de parlementaires créé le 14 juillet 2010, une date symbolique. Elle avait pour but de pousser Nicolas Sarkozy, alors président de la République, à faire les réformes qu’il avait avancées au cours de sa campagne présidentielle de 2007.
Avec une cinquantaine de députés UMP, nous nous étions regroupés dans l’hémicycle et avions porté un certain nombre de sujets régalien, mais pas uniquement, pour faire en sorte que nous allions au bout de ces engagements.
Par la suite, la droite populaire était en sommeil, même si les jeunes de la droite populaire étaient très actifs. Je précise que la droite populaire n’est pas un micro parti, mais une association loi de 1901. Thierry Mariani, moi et d’autres avons un parcours commun. Nous sommes d’anciens du RPR et UMP, ayant rejoint la liste du Rassemblement national aux élections européennes. Nous sommes tous les deux députés européens, mais ne sommes pas pour autant au Rassemblement national. Nous l’avons relancée à présent, car nous souhaitons montrer qu’il est possible de constituer des listes aux municipales à venir, en faisant des alliances électorales avec le Rassemblement national. Pour faire très simple, ce que la gauche fait depuis longtemps avec l’extrême gauche, la droite doit à présent le faire.
Les gens dans la rue nous disaient depuis très longtemps « pourquoi interdisez-vous des alliances ? Vous êtes vraiment la droite la plus bête du monde ». Aujourd’hui, Les Républicains s’allient sans vergogne avec la République En Marche. C’est catastrophique pour les quelques militants et adhérents qui restent encore dans ce parti. Notre fibre et notre héritage patriotique, bonapartiste, gaulliste, ne sont plus représentés au parti les Républicains.
Là où nous sommes aujourd’hui est une place naturelle. Ce n’est pas nous qui avons changé, mais c’est la droite.

Erik Tegner va-t-il rejoindre votre association ?

C’est possible, mais je ne sais pas encore. J’avais prévu que nous nous contactions. Quand on émet des idées de cette nature quand on est chez Les Républicains, on est tout de suite exclu. En revanche, quand les Républicains rejoignent la République En Marche, on trouve cela naturel. Je ne suis pas du tout sur ce registre.
Aux Républicains, beaucoup de mes amis ne comprennent absolument pas l’orientation de ce parti qui est en train de se tuer. Beaucoup d’adhérents, de sympathisants et de militants se retrouvent orphelins avec cette évolution politique des Républicains. Je leur dis que s’ils n’osent pas rejoindre le Rassemblement national, qu’ils rejoignent la droite populaire pour que l’on gagne ensemble toutes les élections à venir, les municipales, les régionales, les cantonales et la présidentielle.
Vous n’ignorez sans doute pas que les sondages qui ne nous sont pas toujours favorables nous donnent quand même un score élevé à deux ans et demi de la présidentielle. Ces sondages permettent de nourrir tous les espoirs pour la France.