L'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques a organisé hier mardi 22 novembre des auditions publiques en vue de rédiger un rapport sur les cellules souches et le clonage. La Fondation Jérôme-Lejeune, qui avait dénoncé à l'avance une "mise en scène", n'a pu que constater sur place l'alliance objective du scientisme et du business ainsi que l'absence totale de réflexion humaniste sur un sujet aussi grave.

Tous les intervenants étaient des scientifiques acquis à la cause et des représentants de sociétés de biotechnologie.

L'intérêt lucratif prioritaire

Dès l'introduction, le critère exclusif de la faisabilité faisait référence. Ketty Schwartz, vice-présidente du conseil d'administration de l'Inserm et présidente du conseil scientifique de l'AFM donnait le ton : il faut autoriser le clonage. Affirmation reprise en chœur par les intervenants suivants et par le député Alain Claeys, rapporteur. Nul besoin de débattre sur le terrain biologique ou éthique, tous les intervenants sont d'accord entre eux. La seule question est de savoir pourquoi le clonage n'est toujours pas autorisé puisqu'il est désormais faisable depuis les expérimentations coréennes...

Les marchés considérables dans le domaine pharmaceutique (criblage par des milliers de molécules de cibles génétiquement identifiées) et dans celui de la toxicologie prédictive ont été mis en avant tant par les marchands que par les scientifiques. C'est ainsi qu'on a pu voir le Pr. Peschanski défendre le clonage avec ferveur pour les intérêts de la cosmétique et le conseiller scientifique de l'Oréal, autre scientifique de renom, intervenir également en cette qualité. Et pour relooker les embryons clonés comme des marchandises présentables, on a décidé de ne plus parler de clonage mais de "transposition nucléaire".

Aucune perspective thérapeutique pour les malades

Contrairement à ce que les mêmes chercheurs n'avaient pas cessé de proclamer pendant des années pour obtenir l'autorisation de recherche sur l'embryon, censé guérir les patients de tous leurs maux, le clonage n'est pas thérapeutique. Ils reconnaissent aujourd'hui qu'on ne trouvera pas de thérapie grâce au clonage. Mais ils veulent quand même faire du clonage pour les raisons lucratives expliquées plus haut et pour faire avancer leur propre connaissance alors que bien d'autres moyens, plus honnêtes, leur permettent d'arriver au même but.

Non seulement, le clonage ne guérira pas les malades, mais il permettra de créer des embryons malades. L'argument consiste à pouvoir cloner des embryons malades pour mieux les étudier. "C'est la première fois dans l'histoire de pays non totalitaires que des médecins vont créer volontairement des êtres humains malades sur commande et sur mesure", prévient Jean-Marie Le Méné. Le président de la Fondation-Lejeune met en garde les décideurs sur les risques encourus à s'inspirer de conclusions non pertinentes puisque rédigées hors de toute réflexion proprement éthique. Il s'inquiète de l'impunité de chercheurs qui rejettent tout lien entre l'éthique et la science et qui revendiquent un pouvoir qui ne leur appartient pas : celui de dénaturer l'art médical.

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