Coronavirus: le Conseil scientifique écarte un reconfinement, même en cas de deuxième vague

Source [BFM TV] Insistant sur le fait que le "virus circule toujours" sur le territoire et craignant une résurgence de l'épidémie à l'automne, Jean-François Delfraissy appelle l'État à adopter "un grand plan de prévention".

Le Conseil scientifique envisage quatre scénarios pour la suite de la crise sanitaire et un reconfinement de l'ensemble de la population n'en fait pas vraiment partie. Dans les colonnes du Parisien ce jeudi, son président Jean-François Delfraissy a écarté cette éventualité, même en cas de deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. 

"Quoi qu'il arrive, on ne pourra pas refaire un confinement généralisé en France", affirme-t-il dans le quotidien. "La première fois, il était indispensable, on n'avait pas le choix, mais le prix à payer est trop lourd."

"Ce n'est pas envisageable, pas souhaitable", abonde Lila Bouadma, réanimatrice à l'hôpital Bichat et membre du Conseil scientifique, sur BFMTV. "Les conséquences, notamment sanitaires, seraient trop importantes. On sait que de nombreuses personnes ne se sont pas faites suivre par un médecin pendant le confinement."

Insistant sur le fait que le "virus circule toujours" sur le territoire et craignant une résurgence de l'épidémie à l'automne, Jean-François Delfraissy  appelle lui à "un grand plan de prévention". Le président du Conseil scientifique a ainsi résumé les quatre plans d'action prévus par l'instance en fonction de l'intensité du virus.  

"Le premier, tout va bien dans le meilleur des mondes. Le deuxième, un cluster critique apparaît, à l'image de Mulhouse, et là, on confine très localement", détaille le président du conseil. "Dans le troisième – celui qu'on redoute le plus à l'automne – il n'y a pas d'explosion de l'épidémie mais une lente dégradation des indicateurs, comme le nombre d'hospitalisations. Dans le dernier, elle atteint un stade critique. C'est celui qu'il faut absolument éviter." 

Pour Jean-François Delfraissy, l'État doit donc établir plusieurs plans de protection, notamment pour "les Ehpad, les plus précaires, les hôpitaux mais aussi les grandes métropoles densément peuplées". Parmi les mesures évoquées: un dépistage systématique du personnel soignant dans les Ehpad déclenché automatiquement en cas d'alerte, la mise en place de l'équivalent de plusieurs Plans canicule pour protéger les personnes âgées ou encore la mise "sous cloche" de villes "pour une durée limitée".