Dans l’atmosphère délétère des récents blocages d’université, quand, une fois de plus, nombre d’étudiants se demandent comment ils vont bien pouvoir valider leur année, au milieu des partiels supprimés et des locaux saccagés, est apparue une nouvelle espèce, le (la en l’occurrence) syndicaliste étudiant voilé, en la personne de Maryam Pougetoux, présidente de la section locale de l’UNEF à Paris-Sorbonne (Paris IV).

Un nom de famille qui pourrait fleurer bon une France fantasmée des années cinquante, loin de l’ère bénie du métissage. La jeune fille est bien sous tous rapports, puisqu’on nous dit « qu’elle vit avec son temps », et qu’un jour elle voudrait bien « travailler dans une ONG. » Elle prend la parole pour défendre l’amélioration des conditions de travail des étudiants. On lui donnerait le bon Dieu sans confession, n’est-ce-pas ? C’est en tout cas ce que se sont dits les dirigeants de l’UNEF, qui l’ont acceptée « sans a priori et avec bienveillance. » Comme tout cela est charmant, d’autant que le droit est pour elle : juridiquement, rien n’interdit le port du voile à l’université.

Seulement, cette fois, le morceau est vraiment un peu gros à avaler, et on tousse dans les rangs de la gauche. Gérard Collomb, Julien Dray ou Marlène Schiappa se sont offusqués de ce composé malvenu de syndicalisme et de prosélytisme.

Maryam Pougetoux attire notre attention, car comme militante syndicaliste, elle a eu les honneurs de M6 ; elle évolue chaque jour dans la noble enceinte de la Sorbonne, ce qui nous frappe et nous choque, évidemment.  Mais elle n’est que l’un des cas, parmi des centaines, pour ne pas dire des milliers d’autres, de cette progression quotidienne de l’islam dans l’espace public qu’a dénoncée François Billot de Lochner dans son ouvrage Chronique de l’islamisation ordinaire de la France, conséquence naturelle d’une lâcheté politique et culturelle incarnée par ceux qui aujourd’hui s’offusquent et crient au loup.

Quand on cultive le relativisme, et que l’on en fait une valeur d’Etat, il ne faut pas s’étonner de recueillir comme fruit la magnifique déclaration de la syndicaliste en question, pour justifier le port de son voile : « il n’y a pas un seul féminisme, il y en a des différents, divers et variés. »

Oui, effectivement, il y a plusieurs manières de défendre la cause des femmes, de toutes les femmes…  La même Marlène Schiappa, qui fustige « l’Islam politique » de Maryam, cette semaine, n’a rien trouvé de mieux à faire, que d’introduire un(e)  professeur(e)  transgenre dans un collège à Savigny-le-Temple. Une accélération de la décadence morale qui ne peut que nourrir le mépris de l’Occident de tant de musulmans, pour lesquels ces signes de notre dégénérescence sont autant d’encouragements à remplacer notre culture agonisante par une foi structurée autour de signes toujours plus ostensibles. Qui sème le vent, récolte la tempête !

Constance Prazel