Nous sommes au cœur de l’été, et il fait chaud. Après de trop longs jours avec un temps maussade, qui n’a pas peu contribué à saper ce qu’il restait de moral aux Français, l’été s’est installé, avec ses après-midis ensoleillés, mais aussi lourds et orageux. Depuis de nombreuses semaines, divers épisodes graves d’incendies ravagent des millions d’hectares de nature et font la une des journaux.

Après l’Australie il y a quelques mois, puis l’épisode du dôme de chaleur canadien, c’est aujourd’hui le tour de la Grèce, de l’Algérie ou de la Sibérie… Le réchauffement climatique est désigné comme l’universel coupable, même si les preuves manquent ou font défaut, comme dans le cas de l’Algérie, où l’origine criminelle des feux a été établie.

L’occasion est trop belle : les alarmistes de tout poil, prompts à annoncer la faillite de notre civilisation occidentale, s’en donnent à cœur joie pour rejouer avec énergie renouvelable le couplet de la fin du monde du fait du réchauffement climatique. Eux ont le droit de « jouer avec les peurs », selon l’expression consacrée. C’est pour la bonne cause. En début de semaine, était publié, comme un fait exprès, un nouveau rapport du GIEC, le groupement international d’experts auto-désignés en matière de climat. A les lire, comme nous pouvons le supposer, la situation a des airs de cataclysme final, et les médias en font des tonnes pour nous en persuader : ouverture du journal télévisé en mode apocalyptique (France 2), discours nous dépeignant le « gouffre » (Libération), ou le « mur » (La Croix), il n’y a pas de place pour de la demi-mesure. Il faut appeler au sursaut, en n’ayant pas peur de forcer le trait avec un « ton catastrophique », comme y invitait le préfet de Guadeloupe qui, il y a quelques jours, donnait ses consignes officieuses sur un plateau de télévision à l’occasion d’un bulletin de santé covid.

Covid, climat : nous assistons en effet à une terrible conjonction des prophètes de malheur. La grande peur des bien-pensants du climat vient compléter le tableau apocalyptique en cours d’élaboration de notre monde en déclin avec pour décor la pandémie. Elle permet de renouveler les thèmes médiatiques et politiques : braves gens, pourquoi s’inquiéter du covid quand la planète brûle ? Vaccinez-vous et passons à la véritable urgence, sauver la planète. Tout cela donne furieusement du crédit au discours sur la grande réinitialisation. A l’occasion de la pandémie, les dirigeants font flèche et feu de tout bois. Du covid au climat, il y a bien un discours officiel convergent en faveur de l’émergence d’un nouvel ordre international, qui doit nécessairement surgir des décombres de notre société agonisante, pour conjurer le sort, et permettre à l’avenir d’être enfin aussi radieux que les utopies mortifères que nous ne connaissons que trop bien le souhaitent depuis tant d’années.

C’est un fait : ceux qui nous méprisent et nous accusent de rêver au « monde d’avant » appellent pour leur part de tous leurs vœux l’arrivée du « monde d’après ». Un monde plus connecté, plus tracé, plus responsable, plus « écologique », plus « durable » car plus éphémère. Un monde toujours plus contrôlé, et par-dessus tout, toujours plus haineux des équilibres organiques garantis par notre société traditionnelle, de la famille, de la transmission millénaire de l’idéal de notre civilisation. Heureusement, un sursaut existe, du sentiment confus à la claire conscience, que le bonheur et l’accomplissement ne sont pas contenus dans ces lendemains censés nous enchanter. La mobilisation autour de l’instauration du passe sanitaire en est l’une des expressions. Les questionnements se renforcent, les argumentaires s’approfondissent, tandis qu’une nouvelle journée de manifestation se prépare pour le samedi 14 août. A la veille de l’Assomption, rappelons-nous que Notre-Dame, à qui Louis XIII avait déjà consacré notre pays en 1638, fut instituée par Pie XI patronne principale de la France en 1922. A ses pieds, il est plus que temps de renouveler notre supplique : Notre-Dame de France, protégez-nous et veillez sur nous !

Constance Prazel