Source [Atlantico] : N’en déplaise aux économistes, la taxe carbone décidée par les Européens est surement un moyen génial pour imaginer une économie verte, mais si on l’applique, on va bien réussir à tuer l’industrie européenne.
« Entre le machiavélisme et la connerie, l’Europe choisit une fois de plus la deuxième posture… ». La phrase un peu brutale d’Alain Madelin pourrait coller à l’actualité de la semaine avec cette mesure de lutte contre les émissions de carbone.
L’Union européenne s’est enfin résolue à instaurer une taxe carbone sur les produits importés en Europe. Une taxe bénéfique au climat, certes. C’est évidemment une idée géniale mais elle est tellement géniale qu’elle va être non seulement très difficile à appliquer et à calculer, mais elle va être très toxique aux industriels. Donc elle est simple mais perverse. Formidable mais inapplicable. C’est une spécialité européenne.
En instituant pour la première fois cette taxe carbone aux frontières de l’union européenne, le parlement européen a évidemment envoyé un signal très fort au reste du monde. L’Europe va enfin s’attaquer frontalement aux émissions de carbone pour dissuader les consommateurs d’acheter les produits importés responsables des émissions de carbone. Pour les économistes, il s’agit d’introduire dans le prix de vente d’un produit le coût de ce qu’on appelle « les externalités négatives » liées aux émissions de carbone dispensées lors de la fabrication et de la conception du produit.
En clair, on sait que la production électrique issue du charbon ou des énergies fossiles émet plus de gaz carbone que l’électricité issue d’un panneau solaire. Par conséquent, en théorie, l’électricité qui sort d’une centrale au charbon devrait couter plus cher au consommateur que l’électricité fabriquée par une turbine hydraulique à la sortie d’un barrage des Alpes.
Pour les économistes, l’idée de Bruxelles a donc toutes les vertus. Elle plait aux écologistes, elle est théoriquement équitable dans la mesure où les pollueurs seront aussi les payeurs. Enfin, elle est pédagogique puisqu’elle dissuade le consommateur d’acheter ce type de produit ou alors en toute connaissance de cause et en payant le prix qui permettra de financer des efforts de pollution.
C’est donc génial. Et on peut se demander pour quelles raisons aucun pays dans le monde n’a pas eu cette idée avant nous.
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