Pol, Ronan, Bertrand et Vincent avaient le choix entre l'exil pour faire carrière ... ou rester pour tenter de faire entendre la voix de la jeunesse qui espère, mais ne se sent pas représentée ni écoutée par les élites qui nous gouvernent.Ils ont décidé de se mobiliser pour porter leur message, qui a tout du cri d'alerte, mais aussi d'espoir, de toute une génération.

Âgés de 25 à 33 ans, diplômés de grandes écoles et d'universités renommées, l'un est cadre supérieur dans le privé, le second travaille dans le secteur public, un autre est salarié dans une PME en province, le dernier est caissier dans la grande distribution malgré un bac +5. Forts de ces parcours différents, ils ont construit ensemble, en allant à la rencontre des Français, un diagnostic fort et innovant sur 22 défis à relever par la jeune génération pour une France meilleure, cette France dans laquelle ils vont vivre les 60 prochaines années, travailler, élever leurs enfants, payer leurs impôts... C'est pour ces excellentes raisons qu'ils estiment avoir voix au chapitre!

La vie est devant eux, et il appartient à leur génération d'apporter sa contribution pour édifier une France solide dans un monde qui n'attend pas. La France ?! Regards croisés de quatre jeunes sur leur pays s'inscrit dans cette démarche dynamique. Il est un appel à relever la tête, à lancer la rénovation de la société française.

Les erreurs du passé sont dues à des erreurs de diagnostic (lorsqu'il était posé), qui ont conduit à des thérapies inefficaces voire néfastes. Les auteurs ont donc choisi de dresser un constat objectif sur les principaux maux dont souffre à leurs yeux la France, sans renier ni leur identité, ni leurs valeurs. Ils livrent ainsi, sans tomber dans la sinistrose, leur diagnostic sur des thématiques telles que l'inadaptation du système d'enseignement au monde actuel et les difficultés inhérentes à l'entrée dans la vie active, le détournement des valeurs de liberté, égalité et fraternité, la perte de sens dans la société, la chape de plomb de la pensée unique, le développement d'un individualisme outrancier ou encore le rôle démesuré des médias dans la société.

Leur objectif est de remettre de l'authenticité dans les grandes questions de société françaises. De dépasser les discours conformistes et bien-pensants. Ce livre répond à l'exaspération de la majorité silencieuse face à deux phénomènes majeurs de la société française : d'une part le refus de la classe politico-médiatique de voir les échecs catastrophiques où nous a conduit l'application des idéologies véhiculées par mai 68 ; d'autre part le règne du politiquement correct dans les médias, où seule la pensée unique d'un certain microcosme parisien a droit de cité, les autres opinions étant rejetées et étiquetées comme populistes, ringardes ou irréalistes.

De ce fait, il s'adresse à trois publics : ceux qui exercent des responsabilités dans la société, afin qu'ils ne se trompent pas de débat ; les jeunes, afin qu'ils prennent conscience de la société dans laquelle ils vivent, de ses superficialités, de ses pièges... et qu'ils ne se laissent pas désorienter par la démagogie ambiante ; leurs aînés, enfin, afin qu'ils sachent qu'une nouvelle génération arrive, et qu'elle a pleinement conscience des défis à relever.

Le caractère franc et sans concession de La France ?! Regards croisés de quatre jeunes sur leur pays touchera davantage ceux qui n'ont pas peur de regarder la vérité en face, d'appeler un chat un chat, d'aller à l'encontre de l'opinion dominante. Ce discours, rude et atypique pour des jeunes de cette génération, revigorera tous ceux qui ont perdu la force ou l'envie de s'exprimer. Un appel à se relever.

 

Pol Datausse

 

 La France ?! Regards croisés de quatre jeunes sur leur pays 

Editions Persée, 235 pages, 18,50 euros

Pol Datausse, Ronan Datausse, Bertrand Mathieu, Vincent Mathieu

 

Avant-propos: Claude Goasguen, ancien Ministre, Député-Maire du XVI° arrondissement de Paris

Préface: Isabelle Debré, Sénateur des Hauts-de-Seine

 

LPJ vous propose en exclusivité un extrait de leur livre, du Chapitre sur La perte de sens de la société: l'impossibilité du bonheur. (page suivante)

La perte de sens dans la société : l'impossibilité du bonheur (extrait)

 

C'est un mouvement généralisé. Toutes les grandes institutions (Etat, Eglise, Education nationale, partis politiques) ont été touchées depuis plusieurs décennies par un mouvement généralisé de désacralisation et ont perdu leur statut de phare de la société. Leurs représentants ont été renversés de leur piédestal : le professeur respecté par l'élève n'est plus la norme, mais l'exception ! Les grandes idéologies (communisme, socialisme, capitalisme, libéralisme) sont elles aussi lourdement touchées : certaines ont disparu, ou presque, comme le communisme, parfois remplacées par de faibles ersatz (idéologie de l'anti-racisme, ...) ; les autres, telles le capitalisme, ont perdu de leur légitimité.

Aux certitudes assénées par les modèles d'hier, a succédé un univers fluide de représentations et de croyances floues. Les repères qui jalonnaient la vie en société ont été remis en cause.  Vive la liberté !  diront certains. Mais ce sont toujours les plus faibles qui trinquent ! Qui sont perdus par l'absence de repères, et ne distinguent (ou ne peuvent pas profiter) des quelques avantages dont s'abreuvent les bobos.

L'autorité avait été vouée aux pires gémonies après 1968. Le tabou a disparu dans les médias : la notion d'autorité est à nouveau acceptée, mais pas son corollaire, l'obéissance ! Chacun comprend la nécessité de  l'autorité et des autorités. Mais nous n'acceptons pas de nous soumettre nous-mêmes à une autorité – civile ou morale - qui n'a jamais la légitimité suffisante à nos yeux au regard de notre situation personnelle. Rien ne doit gêner notre petit confort personnel !

Au nom de grands principes, la liberté individuelle et la non discrimination, le relativisme a été érigé en valeur absolue – ou plutôt, en non-valeur absolue -  et est devenu la nouvelle norme morale inattaquable. On a donc rejeté toute notion de hiérarchie de valeurs, et donc de valeurs de tout court. L'Eglise catholique, principal  fournisseur de sens  dans l'histoire de la France, a été exclue de la place publique. La société reste sourde à son discours spirituel et sociétal, pourtant mûri par des siècles de réflexion et d'expérience.

Toute notion de transcendance, et donc de sens, a disparu du discours public. Il n'y a plus d'enchantement du monde, tout est tristement matériel ( matériel  et non pas  rationnel , mais le lien entre foi et raison est un autre débat que ce qui nous occupe ici). Et l'ascension sociale ayant été cassée par le travail de sape conjoint des pédagogistes de l'Education nationale et des privilégiés de certaines corporations, les Français d'en bas ne peuvent qu'envier ceux qu'ils croient  en haut  !

La conséquence est simple. Lorsqu'on a perdu la notion de sens, on se rabat sur l'individualisme matérialiste : la qualité de vie, qui devient la principale préoccupation dans la vie, la grippe A, dont la peur panique a pris en 2009 une place délirante dans les médias et les conversations, etc.

 Quelle est ma situation ? Quelle est celle de mon voisin ? S'il a plus que moi, est-ce juste ?  Poser cette question, c'est déjà y répondre non, c'est déjà la jalousie ! Jalousie qui est l'une des caractéristiques intrinsèques de la société française contemporaine : une réflexion à court terme, égocentrique, sans transcendance ni vision d'un bien commun différent de la somme des intérêts individuels. Même les nouvelles valeurs ‘in' politiquement correctes sont prisonnières de ce carcan de bien-pensance : le but n'est pas forcément de savoir quel sera l'impact sur la planète, c'est de se donner bonne conscience à soi-même et devant les autres. Une bien piètre tentative de redonner du sens à la société...

"La République n'a pas comme mission de donner un sens à la vie; là, en revanche, réside le rôle des religions." Dans la bouche d'un président de la république, qui plus est peu suspect de bigotisme, cette affirmation claire n'en prend que plus de sens. Nicolas Sarkozy a eu le mérite de développer une approche positive de la laïcité. Une première pour un président de la république depuis plus d'un siècle. Et qui en reste au stade des promesses. Mais que de quolibets suite au discours du Latran !

Le sens vrai – donné par la religion – est remplacé par un sens light, fondé sur la satisfaction des désirs et un livre de recettes pour bonne conscience au rabais. Ce mouvement est encouragé par les pouvoirs publics, les médias, le monde artistique, culturel et intellectuel, qui préfèreront mettre en avant un grand concert qu'un lieu de sens, de rencontre, de pèlerinage.

Ainsi le concert de Johnny au Champ de Mars le 14 juillet 2009, à l'occasion des 120 ans de la Tour Eiffel, a été l'occasion de toutes les attentions des autorités civiles, artistiques et médiatiques que la France peut compter ! Spectacle gratuit pour les 700 000 spectateurs annoncés. Mais pas pour les contribuables, sur qui va retomber la charge d'un budget de 1,9 millions d'euros (cachet de Johnny compris), sans compter les coûts annexes de réparation des six pelouses. Ce fut un beau spectacle ! Mais fut-il plus utile à la société que la venue du pape Jean-Paul II lors des JMJ d'août 1997 ? 100% du budget avait alors été pris en charge par l'Eglise, c'est-à-dire les dons des fidèles, et rien par les pouvoirs publics ! Il y a avait eu 1,2 millions de participants à l'hippodrome de Longchamp, et 500 000 au Champ de Mars qui était plein, justement... Un champ de mars plein contient-il plus de personnes lorsque c'est pour écouter Johnny que lorsque c'est pour écouter le pape ?

Dans le même ordre d'idées, la liste des lieux les plus visités de l'hexagone (terme souvent utilisé dans les médias, car c'est suspect de trop citer la  France ) est fondée sur l'analyse des ventes de billets. Et pas sur celui des visiteurs.  on y retrouvera les parcs de loisirs, car mais pas les grands lieux de sens et de valeurs que sont les lieux de culte tels que lourdes qui compte plus de 7 millions de pèlerins et touristes chaque année.

Et pourtant, redonner une place à la religion dans le cadre de la république et de la laïcité  positive  à la française, voilà qui permettrait de résoudre bien des problèmes, de lever bien des difficultés de la société française.

Au niveau économique, le capitalisme doit être moralisé : soit on veut moraliser le système global, et la contribution de la la doctrine sociale de l'Eglise – qui replace l'homme au centre des priorités - est alors d'une très grande valeur ! Soit on préfère moraliser les acteurs de ce système, et alors quelle meilleure solution que de redonner des valeurs morales aux acteurs du capitalisme, afin qu'ils aient en tête le bien commun et pas uniquement leur propre confort personnel !

Au niveau sociétal comme des relations internationales, le dialogue entre cultures est en état de délabrement avancé. Le diagnostic est partagé : il est très facile en théorie de promouvoir les différences de culture, il est beaucoup plus difficile en pratique d'accepter l'autre tel qu'il est. Que l'autre soit un individu ou un peuple avec ses valeurs : que ce soit le rejet de l'immigré qui se réfugie dans sa religion ou l'anti-américanisme primaire. Mais ne faut-il pas comprendre l'autre pour l'accepter ? N'est-on pas plus à même de comprendre une autre culture lorsque l'on connaît la sienne, et que l'on se l'approprie ? On sait alors vraiment ce que signifie d'être d'une culture. ? N'est-on pas plus à même de comprendre une personne d'une autre religion lorsque l'on connaît la sienne, et que l'on y adhère vraiment ? On sait alors vraiment ce que signifie d'être pratiquant d'une religion.

Au niveau de la vie en société et des relations entre personnes, le délitement du lien social n'est plus à prouver. Les jeunes en sont les premières victimes, à qui l'on propose comme seul idéal les stars de la télé ou du football ! Mickael Jackson, aussi adulé était-il, n'était qu'un divertisseur de foule : il mérite le respect au même titre que tout être humain, mais quelle démesure dans le monde entier dans le traitement de son décès par les médias ! Les jeunes, qui ne savent plus vers qui ni vers quoi se tourner, n'auraient-ils pas plutôt un besoin de valeurs, un besoin de morale même ? Et de modèles, d'idéaux qui les attirent vers le haut ?

Au niveau de l'individu, ou de la personne, terme que je préfère, les difficultés ne s'amoncellent-elles pas sur les exclus, certains ne pouvant pas suivre le rythme d'adaptation requis par l'évolution de plus en plus rapide du monde ? La France d'en haut, qui a moins de difficultés matérielles, est-elle plus heureuse pour autant ? La foi aiderait à surmonter les difficultés,  sans pour autant tomber dans l'espoir vain, car la foi va de pair avec la raison. La satisfaction des désirs provoque un sentiment de satisfaction, pas de bonheur.

Seul le rétablissement de valeurs religieuses et morales permettrait de redonner leur sens aux valeurs dites républicaines. Elles ont voulu s'en affranchir, mais elles dépendent d'elles. Retrouver du sens pour rendre possible le bonheur : voilà qui serait un beau programme politique !

 

Pol Datausse

 

 La France ?! Regards croisés de quatre jeunes sur leur pays 

Editions Persée, 235 pages, 18,50 euros

Pol Datausse, Ronan Datausse, Bertrand Mathieu, Vincent Mathieu