Bienvenue dans l’ère queer : moins de la moitié des étudiants de Cambridge se déclarent désormais hétérosexuels

Source [Atlantico] : Selon une étude de Cambridge, moins de la moitié des étudiants se déclarent désormais hétérosexuels.

Atlantico : Moins de la moitié des étudiants de Cambridge se déclarent désormais hétérosexuels, selon une étude, comment l’expliquer ?

Christian Flavigny : Voyons d’abord ce que reflète cette enquête : une forme de désignation ; il y aurait “des hétérosexuels”, “des homosexuels”, comme on répertorierait des droitiers, des gauchers et des ambidextres, en une sorte de taxonomie de la vie sexuelle. Cela entérine un discours militant qui cantonne l’option de vie sexuelle à une sorte de fonctionnalité : « je suis comme cela », comme d’une disposition “de nature” qui se serait de toujours imposée à la personne concernée : les militants des “minorités sexuelles” prétendent être « nés comme ça » afin de se déclarer victimes de discrimination depuis une catégorie qui serait dominante parce que numériquement majoritaire, “les hétérosexuels”.

Or l’option sexuelle est une inclination et non une “orientation” (terme dont usent les militants) ; ce qui fait ou non partager sa vie affective et sexuelle entre homme et femme, c’est la façon diverse de vivre l’altérité sexuelle et la rencontre intime de l’inconnu de l’autre sexe, bref l’incomplétude qui est l’enjeu humain de la sexualité.  

Les sociétés anglosaxonnes, anglaise et américaine, ont brimé voire persécuté les minorités sexuelles, établissant une catégorisation qui résulte de leur approche normative et puritaine. Ce n’est pas le cas de la société française dont la conception universaliste a toujours accepté que chacun vive sa vie affective et sexuelle à son gré, sans jamais en faire un critère d’acceptation sociale, donc sans jamais discriminer selon de tels critères.

L’enquête devrait donc étudier la faveur des enquêtés pour vivre leur vie affective et sexuelle : entre homme et femme, ou bien entre hommes ou bien entre femmes, ou bien les deux, ou bien aucune. Mais il serait justifié de questionner la visée d’une telle enquête et ses attendus implicites.

La même étude réalisée par Varsity, une publication de la célèbre ville universitaire britannique, montre qu’ils étaient encore 80% il y a 6 ans. Comment l’expliquer ?

La réponse convenue expliquera que c’est la preuve d’une acceptation de l’homosexualité qui aurait été déniée antérieurement, et qui serait l’effet du combat militant ; c’est une réponse superficielle, cantonnée à l’approche sociale. La compréhension psychologique a étudié de longue date la prégnance homosexuelle et en a donné une explication claire ; on sait en particulier comment au moment de l’adolescence et du jeune âge adulte, il y a une certaine labilité dans le choix de partenaires de vie sexuelle et amoureuse, dans une démarche d’exploration qui est celle de la découverte dialectique de l’autre en même temps que de soi-même.

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