Lorsque nous l’avons entendu pour la première fois, nous avons vraiment cru qu’il s’agissait d’une histoire belge : ça ne pouvait être vrai, ça ne pouvait être qu’une farce de plus ! Et pourtant, c’était bien une histoire belge, mais vraie cette fois-ci !

Ainsi donc, une loi vient d’être votée en Belgique, qui normalise complètement le métier…de la prostitution ! Désormais, si je suis une prostituée, j’exerce un métier tout à fait honorable, qui me donne tous les droits : sécurité sociale, indemnités chômage et tutti quanti...Cette nouvelle nous a paru tellement ébouriffante qu’il a fallu que nous respirions profondément une bonne vingtaine de fois pour que nous retrouvions nos esprits…

Car enfin, mettons-nous en situation pour tenter de comprendre le sens  de cette nouvelle loi. Faisons donc l’effort de nous mettre dans la peau d’une prostituée, ce qui est un effort, avouons-le : comment moi, prostituée de mon état, vais-je faire usage de cette nouvelle loi me concernant ? Puisque j’exerce désormais un   métier normal, j’ai forcément le droit à des formations. Je vais donc à des séances de formation, mais qui va me former, et comment ? Je vois déjà une armée de grands pervers prêts à devenir formateurs en prostitution, métier d’avenir. Ensuite, je veux un arrêt maladie : comment expliquer cela au docteur, qui va me poser des questions très gênantes, auxquelles je n’ai pas du tout envie de répondre. Ensuite, je veux me mettre au chômage, mais comment expliquer au monsieur qui me reçoit à l’agence pour l’emploi du coin que je promets de ne plus exercer mon métier tant qui il me versera des allocations-chômage ? Je vois déjà le bonhomme sourire béatement, un sourire du genre : cause toujours tu m’intéresses ? Je vois aussi le bonhomme me glisser vicieusement : qu’est-ce qui m’empêche de croire qu’en plus du chômage, vous n’exercerez pas, par-ci par-là, vos talents avec paiement en espèces ? Autre point : puisque mon statut devient officiel, tout le monde va tout de suite connaître mon métier, ce qui est impensable ! Non, décidément, rien ne va dans cette histoire belge !

Nos amis et voisins belges ont été en avance sur nous sur des sujets sociétaux fondamentaux, comme sur l’euthanasie par exemple, qui fait l’objet d’une loi très libérale depuis des années. Leur nouvelle loi sur la prostitution traduit cette descente aux enfers que vivent les pays occidentaux, dont fait hélas partie la France, descente sans fin et dont le rythme ne cesse de s’accélérer. Plus que jamais, le monde de la Résistance ne peut et ne doit baisser les bras.

François Billot de Lochner