Source [Le Figaro] : ANALYSE - En cas d’absence d’accord, ce lundi, le chef de l’État a prévu de retirer son texte, avec la tentation d’un remaniement gouvernemental.
C’est la réunion de la dernière chance. Ce lundi, à 17 heures, la droite et le camp Macron tenteront de trouver un compromis sur le projet de loi immigration. Sept sénateurs et sept députés réunis à huis clos, dans une petite salle de l’Assemblée nationale: ces conciliabules, nommés commissions mixtes paritaires (CMP), n’ont rien d’inédit. Ils se tiennent lorsque deux versions différentes d’un projet de loi ont été votées à l’Assemblée et au Sénat, comme lors des débats sur les retraites. Mais, cette fois-ci, l’exercice s’annonce plus périlleux. D’abord parce que le texte controversé a été rejeté avant même le début des discussions entre députés dans l’Hémicycle, lundi dernier. Un retoquage express dû à l’opposition de la gauche, des Républicains (LR) et du Rassemblement national (RN) coalisés.
Ensuite, parce que, en cas d’accord, lundi, sur un texte durci, une adoption finale n’est pas garantie, mardi, à l’Assemblée nationale. Comme Emmanuel Macron a assuré qu’il ne recourrait pas au couperet du 49.3, plusieurs voix cruciales pourraient manquer dans les rangs de LR et de l’aile gauche de sa majorité. Le président de la République joue gros. Vendredi, il a appelé à un «compromis intelligent», «au service de l’intérêt général et du pays». Et, a-t-il prévenu, il tirera les «conséquences» du résultat final. En cas d’échec, les stratèges de tous les camps s’apprêtent à livrer une sévère bataille d’interprétation, qui consistera à rejeter la faute sur l’autre.
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