Source [Le Figaro] Le premier ministre, contraint de composer avec de fortes personnalités au sein de son gouvernement et une majorité en ébullition, doit encore convaincre.
L’effet s’émousse. Au terme d’un été passé à courir aux quatre coins du pays pour vanter la France «des territoires», Jean Castex entame son entrée dans l’atmosphère, au contact rugueux de la politique ordinaire. La rentrée parlementaire impose au premier ministre de ralentir le nombre de déplacements. Ses premiers pas seront scrutés de près, autant dans l’arène parlementaire que dans les antichambres du pouvoir. Car au sein de la majorité, comme dans son propre gouvernement, les premières interrogations commencent à apparaître sur ce premier ministre présenté par Emmanuel Macron comme un atout pour renouer avec le pays et gérer l’après-Covid.
«Trop techno», dit l’un. «Pas assez politique», murmure un autre. Mises bout à bout, les critiques de ses amis commencent à dessiner le portrait d’un premier ministre à l’autorité contestée. C’est Gérald Darmanin et Éric Dupond-Moretti qui s’écharpent sur l’ensauvagement, c’est Bruno Le Maire qui règne en maître à Bercy, c’est Roselyne Bachelot seule en scène Rue de Valois, c’est Barbara Pompili qui prend ses aises à l’environnement et se voit soupçonner de petites manœuvres à l’Assemblée… sans oublier le plan de François Bayrou pour jouer les premiers ministres bis.
«Ce qu’Emmanuel Macron a dessiné lors du dernier remaniement, c’est un régime présidentiel avec des pôles forts : Justice, Intérieur, Économie, Europe, Culture…, observe un poids lourd de l’exécutif. Mais il n’a pas été au bout de sa logique.» Soit la suppression du poste de premier ministre. Près de trois mois après sa nomination, Jean Castex doit encore trouver sa place face à ses ministres. «Il va avoir du pain sur la planche pour tenir les deux bouts de l’omelette», illustre un bon connaisseur de la macronie, qui fait même part de ses doutes sur la longévité de Jean Castex à Matignon.
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