Le Saint-Père a reçu ce matin 8 septembre, veille de son départ en Bavière, les prélats de la Conférence épiscopale canadienne de l'Ontario, achevant leur visite Ad Limina. Devant ses hôtes, Benoît XVI a souligné "la mission fondamentale qu'il y a à évangéliser la culture et à rendre perceptible Dieu dans la figure humaine de Jésus", leur demandant d'aider les fidèles à "voir et vivre l'amour du Christ.
.. et à désirer vivre dans la maison du Seigneur qu'est l'Église".
"Le divorce entre Évangile et culture, qui repousse Dieu dans la sphère privée, constitue un obstacle à la diffusion du Royaume", a ensuite constaté le Pape, pour qui "le Canada a une réputation méritée en matière de justice et de paix. En même temps, cependant, certaines valeurs ont évolué dans des voies les plus inquiétantes. Au nom de la "tolérance" votre pays a dû subir la folie de la redéfinition de l'époux, et au nom de "la liberté de choix" il est confronté à la destruction quotidienne d'enfants à naître. Lorsqu'on ignore le projet divin du Créateur, c'est la vérité sur la nature humaine qui se perd".
Puis le Pape a rappelé que "la démocratie ne réussit seulement que dans la mesure où elle est fondée sur la vérité et sur une compréhension correcte de la personne humaine. L'engagement des catholiques dans la vie politique ne peut accepter de compromis avec ce principe [1]. Et c'est pourquoi les élus catholiques eux-mêmes ne peuvent "[sacrifier] l'unité de la foi et [entériner] la désagrégation de la raison et des principes de la morale naturelle en cédant à d'éphémères tendances sociales et aux réclamations spécieuses des sondages d'opinion".
"Dans vos discussions avec les responsables politiques — a -t-il poursuivi — je vous encourage à démontrer que notre foi chrétienne, loin d'être un loin d'être un obstacle au dialogue, est un pont, précisément parce qu'elle réunit la raison et la culture.".
Dans le cadre encore de l'évangélisation de la culture, Benoît XVI a salué "l'excellent réseau scolaire catholique" de l'Ontario, rappelant notamment que "le catéchisme et l'enseignement religieux constituent un apostolat délicat". C'est pourquoi il a tenu à encourager catéchistes et enseignants, qui s'appliquent "à faire mieux apprécier aux jeunes le don de la foi".
Enfin, le Pape a rappelé que la relativisme étant "un dangereux obstacle à l'éducation [...] Il faut absolument disposer d'un apostolat intellectuel, capable de soutenir tout à la fois l'unité des connaissances, l'élan des jeunes vers une liberté liée à la vérité, et le lien direct entre la foi et chacun des aspects de la vie familiale et civile".
Le même jour, le Saint-Père rééditera ses propos devant l'ambassadeur chilien près le Saint-Siège, Pedro Pablo Cabrera Gaete, sous forme d'encouragement aux élus catholiques, afin qu'ils ne "sacrifient pas les principes de l'éthique naturelle aux évolutions éphémères de la société et aux sondages d'opinions." "L'engagement catholique dans la politique ne peut accepter de compromis sur la personne humaine", a-t-il ajouté.
Sources : VIS et agences. Traduction française Décryptage.
[1] "Catholic involvement in political life cannot compromise on this principle" (Ndt).
■ D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage
■
- Une contre-campagne sur la réalité de l'avortement
- Le Guide de l'électeur des évêques australiens...
- Le cardinal Martino se prononce pour une écolog...
- Festival d'Avignon (6-28 juillet) : présences c...
- L'Institut Sophia ouvrira ses portes à Bruxelle...
- Au service des écoles indépendantes, un Institu...
- Présidentielle, 1er tour : les catholiques régu...
- Table d'orientation politique des principaux ca...
- Présidentielle : 1 million de "Programmes pour...
- Evolution stratégique des Églises européennes :...