Dans un discours à la Douma russe le 22 janvier, le patriarche Cyrille de Moscou a dénoncé « certaines technologies de reproduction qui s’ingèrent dans le dessein de Dieu pour l’homme et qui détruisent la dignité humaine ». Il a affirmé que « la conscience morale ne peut pas accepter la légalisation des « maternités de substitution » qui font des enfants et des femmes des objets de transaction commerciales ou non-commerciales, pervertissant les notions de maternité, le mystère des relations familiales et leur sainteté ».

C’est la première fois que l’Église orthodoxe russe s’oppose publiquement et catégoriquement à la gestation pour autrui (GPA), une pratique légale et développée en Russie. Précédemment, cette pratique était présentée comme une mesure favorable aux familles et à la démographie. Cette tolérance de l’Église peut expliquer, avec la pauvreté, le développement particulier de la GPA dans les pays orthodoxes, tels que l’Ukraine, la Bulgarie, la Roumanie et la Grèce.

L’accord du gouvernement

L’abrogation de la GPA est ainsi à présent à l’agenda de l’Église orthodoxe, et donc aussi du gouvernement russe compte tenu de leur étroite collaboration. Il est peu concevable que la déclaration du Patriarche n’ait pas été préalablement validée par les autorités civiles. L’hostilité nouvelle du gouvernement russe pourrait aussi s’expliquer par le fait que la GPA made in Russia profite surtout aux étrangers.

Cette déclaration aura certainement des répercussions sur d’autres pays orthodoxes. Récemment, des députés conservateurs de Macédoine envisageaient de légaliser la GPA pour soutenir la famille, peut-être vont-ils changer d’opinion.

C’est la première fois depuis 1990 qu’un patriarche de Moscou intervient devant la Douma d’État. Il a été longuement applaudi.

 

Grégor Puppinck

 

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