Nos coups de coeur
La chasteté, un don qui rend sa beauté à la sexualité
Nous avions déjà eu l’occasion de recenser dans les colonnes de Liberté politique (n°78) le petit ouvrage de Gabrielle Vialla paru en 2018, Recevoir le féminin, qui proposait une remarquable réflexion sur la vocation de la femme, sa relation à l’homme, sa place dans l’Eglise et la société.
L’auteur élargit dans son nouvel ouvrage le champ de sa réflexion en s’interrogeant cette fois sur la valeur de la chasteté aujourd’hui. La chasteté fait partie de ces beaux mots trop injustement moqués et dévalorisés, comme la grâce, la pudeur ou la morale, et pourtant, comme l’indique le sous-titre du livre, elle n’a jamais été aussi indispensable à une époque où nous payons chaque jour le prix fort d’une sexualité dévoyée. L’affaire Duhamel a mis en lumière quelles peuvent être les terribles conséquences d’un monde sans morale, qui a posé pour principe qu’aucune limite ne serait être posée aux pratiques sexuelles, sous peine d’être qualifié de « coincé ». La réflexion de Gabrielle Vialla nous invite, au contraire, à nous « décoincer » sur la question de la chasteté : il est important de la comprendre, de l’assumer, de la revendiquer. Elle n’est pas une règle étriquée destinée à brider énergie et passions humaines, mais est bien plutôt à comprendre comme la boussole qui donne son sens à la sexualité.
L’ouvrage de Gabrielle Vialla tranche, car il vient rompre avec une tendance un peu trop répandue à notre goût, en particulier dans les milieux catholiques, de s’imaginer qu’il faut être, en matière de sexualité, « sans tabous », parler « cash », voire ne pas hésiter à sacraliser la sexualité et le plaisir sexuel, pour montrer que les cathos ne sont pas à la remorque de la modernité et qu’ils ne sont pas complexés par leur corps et par l’union des corps. La voie belle et exigeante que trace l’auteur est tout autre : elle rétablit la véritable hiérarchie des biens, en rappelant que le sens de l’amour humain se trouve accompli dans sa relation à Dieu, qui lui donne sens, lui apporte la liberté et l’inscrit dans la durée. L’éducation à la chasteté doit commencer dès le plus jeune âge. Appuyée sur le discernement, elle est un combat, mais un combat libérateur.
Nous avons apprécié les coups de projecteur « pratico-pratiques » qui émaillent la lecture et qui obligent à se poser des questions concrètes sur la chasteté dans nos vies : rapport à la tenue de l’homme, de la femme, place de la chasteté dans notre vie de prière, intégration des âges de la vie. La Chasteté vient à point nommé pour nous inviter à repenser entièrement notre approche de la sexualité, de l’éducation affective, du couple, de la transmission de la vie. Nous voyons sous nos yeux les dégâts produits en masse par la pseudo-libération sexuelle, Gabrielle Vialla nous indique comment virer de bord. Il n’est jamais trop tard !
