Source [cf2r.org] La récente guerre au Haut-Karabagh a mis en évidence l’alliance panturquiste entre Bakou et Ankara afin de modifier le statu-quo de 1994, jusque-là favorable aux Arméniens et de resserrer l’étau contre l’Arménie, pays enclavé entre deux voisins hostiles.
En cette occasion comme lors des récentes tensions franco-turques – Libye, Méditerranée orientale, loi sur le séparatisme –, une partie de la communauté turque de France, travaillée par le nationalisme et acquise au régime d’Erdoğan, a pris parti en faveur de son pays d’origine. Elle a prouvé sa radicalisation croissante par de violents actes anti-arméniens et a manifesté un communautarisme incompatible avec les valeurs de la République.
En effet, Ankara agit via de nombreuses structures qui utilisent la religion et l’éducation comme moyen pour renforcer son contrôle sur cette communauté qui sert de levier de puissance au projet politique d’Erdoğan. Cette action vise également à neutraliser la communauté arménienne qui agit pour faire reconnaître le génocide de 1915 et sécuriser l’Arménie et le Haut-Karabagh face à la menace panturquiste.
Parallèlement l’Azerbaïdjan, via sa diaspora et ses officines, développe un lobbying actif, doté de moyens financiers importants, pour modifier la perception de ce conflit par les “élites“ françaises et afin de réduire la légitimité des revendications des Arméniens du Haut-Karabakh et l’influence de cette communauté présente dans notre pays.
C’est pourquoi il est indispensable de se pencher sur les causes et les conséquences de l’instrumentalisation de leur diaspora par Ankara et Bakou, car elles sont utilisées comme un levier au service de l’expansionnisme des présidents Erdoğan et Aliev.
Ce rapport étudie donc la structure de la communauté turque de France, les racines idéologiques du nationalisme turc, la stratégie et les réseaux d’Ankara en France, le rôle de la diaspora azerbaïdjanaise dans cette stratégie et la guerre de l’information qui se poursuit afin d’imposer une vision partiale du conflit.
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