Dossiers thématiques
-
A la recherche de la stratégie israélienne
Paru le : 05 décembre 2024
Antoine de Lacoste pour Politique magazine
Depuis le 7 octobre 2023 et la stupéfiante attaque du Hamas contre Israël, chacun cherche à décrypter la stratégie de riposte de l’Etat hébreu.
Après une période de sidération absolue, la réponse militaire, logique et attendue, vint. Elle disposait en outre d’un paravent inattaquable : libérer les otages. Un déluge de feu s’abattit sur la bande de Gaza tandis qu’une vaste opération terrestre se déploya, à la recherche des tunnels et des combattants du Hamas, éventuellement des otages.
-
L'abolition de l'homme
Paru le : 26 novembre 2024
« Nous faisons des hommes sans cœur et attendons d’eux vertu et hardiesse. Nous tournons l’honneur en dérision et sommes choqués de trouver des traitres parmi nous. » C.S.Lewis
-
« Puis les sept anges qui avaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. » (Ap 8,6)
Paru le : 15 octobre 2024
Léon Bloy, « chevalier de Dieu dans un monde sans Dieu et sans chevalerie » écrivait que lorsqu’il voulait s’informer des évènements du monde, il lisait l’Apocalypse. L’anecdote est rappelée par Jacques de Guillebon et Falk van Gaver dans leur excellente publication L’anarchisme chrétien : « Un journaliste lui demande un jour quel journal il lisait tous les jours, « comme tout le monde », pour se tenir au courant des dernières nouvelles du monde ». A ces derniers mots, Bloy bondit : » Primo : Léon Bloy n’est pas « comme tout le monde ». Secundo : il ne lit jamais aucun journal. Tertio : quand il désire connaître les nouvelles du monde, il lit Saint Paul et l’Apocalypse ». Et comme aujourd’hui personne ne veut s’informer de ce qu’il se passe dans le monde, on lit n’importe quoi excepté l’Apocalypse.
-
Chypre, l’île occupée depuis cinquante ans
Paru le : 04 octobre 2024
Article d'Antoine de Lacoste pour Politique magazine :
C’est un cinquantenaire douloureux. Le 20 juillet 1974, des milliers de parachutistes turcs furent largués sur l’île de Chypre au mépris de sa souveraineté. Appuyés par l’aviation et la marine, les parachutistes remportèrent la victoire et les autorités turques décidèrent d’occuper, à l’Est de l’île, un tiers de son territoire. La partition dure toujours et on ne voit nullement ce qui pourrait y mettre un terme.
Deux faits majeurs sont à l’origine de cette guerre. Tout d’abord le traité de 1960 qui permit à Chypre d’accéder à l’indépendance. Il fut tripartite et signé par la Grande-Bretagne, Chypre et la Turquie. Par ce traité, la Grande-Bretagne reconnut l’indépendance de l’ile mais conservait des bases militaires. Chypre accéda à l’indépendance, accepta la présence de militaires britanniques sur son sol en zone extraterritoriale et s’engagea à respecter les droits de la population d’origine turque qui représentait entre 15 et 20% de la population totale. De son côté la Turquie se vit octroyer un droit de regard sur le respect de l’ordre constitutionnel et la sauvegarde de la communauté turque.
Cette accession à l’indépendance de Chypre ne réjouit pas tout le monde en Grèce. Car la population non turque de l’île est d’origine grecque. Par son histoire, son peuplement, sa religion orthodoxe, Chypre se confond largement avec la Grèce. Les Chypriotes d’aujourd’hui parlent d’ailleurs très naturellement du « côté grec » pour désigner la partie de l’île souveraine et non occupée par les Turcs.
UNE POSITION STRATEGIQUE UNIQUE
Certes, elle connut aussi d’autres dominations comme celle de la catholique famille de Lusignan. Après le désastre d’Hattin en 1187 suivi de la chute de Jérusalem, le roi de la ville sainte trouva refuge à Chypre qui lui fut donnée par Richard Cœur de Lion, récent conquérant victorieux de l’île, bastion incontournable sur la route des croisades.
Ce roi s’appelait Guy de Lusignan et était un homme assez médiocre. Mais il eut la sagesse de prendre peu d’initiatives et d’écouter ses conseillers. Ses descendants, son fils surtout, se révélèrent brillants et le règne des Lusignan a laissé un excellent souvenir, ainsi que de beaux châteaux.
Venise s’imposa ensuite au XVe siècle grâce au mariage de Catherine Cornaro, aristocrate vénitienne, avec Jacques II de Lusignan. Cette courageuse reine, devenue plus chypriote que ses sujets, ne voulut pas laisser Venise gouverner. Sa popularité était importante et la Sérénissime, lassée de cette situation, finit par exiler Catherine en Italie, à Asolo, où elle finit tristement ses jours, entourée de ses derniers fidèles.
Le monde musulman s’intéressa naturellement beaucoup à Chypre en raison de sa position stratégique exceptionnelle. Les mamelouks égyptiens y firent de notables incursions puis les Ottomans tentèrent de la conquérir et y parvinrent en 1571, année pourtant de la grande victoire chrétienne de Lépante. Malgré la résistance héroïque de la forteresse vénitienne de Famagouste, les Turcs l’emportèrent et, naturellement, installèrent dans l’île, de gré ou de force, de nombreuses familles turques venues des régions pauvres de l’Anatolie.
C’est en 1878, à l’issue du Congrès de Berlin, que les Britanniques prirent la suite des Ottomans, chassés progressivement de leurs conquêtes européennes.
Malgré cette histoire mouvementée et ces souverainetés successives, la population chypriote s’est toujours sentie grecque, conformément à son peuplement d’origine. Le clergé catholique, pendant le règne des Lusignan, échoua d’ailleurs à convertir les Chypriotes, farouchement orthodoxes.
LA PREVISIBLE REACTION TURQUE
Dans ce contexte, après le coup d’Etat militaire survenu en Grèce en 1967, l’idée d’une fusion de Chypre avec la Grèce, agita les milieux nationalistes et militaires. Elle prit corps en 1974 avec la tentative de prise de pouvoir d’une mouvement paramilitaire chypriote pro-grec. Le régime grec, qui avait été baptisé du nom « dictature des colonels », soutint cette initiative follement imprudente qui ne pouvait que provoquer une violente réaction turque.
Elle intervint quelques jours après, avec une opération aéroportée de grande envergure. Au total, ce sont plus de 40 000 soldats turcs qui participèrent à l’invasion de l’île.
Les Chypriotes résistèrent courageusement et perdirent plusieurs milliers d’hommes. De nombreuses tombes en témoignent dans les cimetières de l’île. Plus de 1000 chypriotes disparurent sans laisser de trace dans la partie Est conquise par les Turcs qui commencèrent ainsi, de façon sanglante, une épuration ethnique soigneusement préparée. Les Turcs habitant « la partie grecque » furent également expulsés vers l’Est et relogés dans des maisons prises aux Chypriotes.
Ces évènements dramatiques entraînèrent la chute de la dictature des colonels devenue très impopulaire. Cela évita peut-être une éventuelle confrontation entre la Grèce et la Turquie qui aurait été originale car les deux pays étaient membres de l’OTAN. L’ONU vota une résolution demandant le départ de toutes les forces armées (paramilitaires chypriotes pro-grecs et Turcs). La Turquie fit évidemment la sourde oreille et les Britanniques reçurent pour mission de se constituer en force d’interposition entre l’Est et l’Ouest. La capitale Nicosie fut coupée en deux et, pendant des années, aucun passage ne fut possible entre les deux parties de la ville après, bien sûr, expulsion des Chypriotes de la zone turque.
Cinquante ans après, la situation est figée et il n’y a vraiment aucune raison pour que les Turcs acceptent un jour d’évacuer le territoire stratégique qu’ils occupent. D’autant moins que Chypre est en train de devenir un centre gazier important. Après la découverte de gisements importants au large de l’Egypte, d’Israël et du Liban, d’importants projets de gazoducs maritimes sont en projet et passeront immanquablement près de Chypre qui bénéficiera ainsi d’importantes recettes financières. De plus, des recherches effectuées près de l’île ont montré qu’elle aussi avait des réserves de gaz. Total et ENI ont été mandatés pour approfondir les recherches et les Turcs n’hésitèrent pas à envoyer à plusieurs reprises un bateau de guerre à proximité marquant ainsi ses ambitions : la Turquie devra avoir sa part du gâteau.
Sur place, la vie des Chypriotes ne semble pas se ressentir de cette partition forcée. L’ambiance y est joyeuse dans les villes, traditionnelle et religieuse dans les campagnes. La vie et le climat sont si agréables que l’île accueillent de nombreux immigrés fortunés. Dans les innombrables restaurants de Nicosie, de Larnaca ou de Paphos, on entend parler grec, anglais, allemand, français, russe ou hébreu. De nombreux Russes aisés se sont en effet installés à Chypre par peur d’être enrôlés dans l’armée, bien sûr, mais d’autres sont là depuis longtemps. Chypre a toujours attiré une diaspora russe. Un mouvement similaire, et plus récent, vient d’Israël : là aussi, des familles aisées, lassées du climat de guerre permanente prévalant dans leur pays, ont choisi l’île, ses beaux paysages et sa douce fiscalité.
On peut aujourd’hui facilement visiter la partie turque en passant par une agence. On y visite la belle Famagouste en ayant une pensée pour Marco Bagradin, gouverneur de Chypre, qui résista un an avant de se rendre sous la pression de la population. Malgré les promesses turques, il fut écorché vif. Plus au nord, on peut voir avec émotion les ruines majestueuses de l’abbaye de Bellapaïs (« Belle paix ») ou du château Saint Hilarion. La Nicosie turque est de nouveau accessible et l’on peut par exemple déjeuner dans une ancienne librairie grecque restée dans son jus et dont les murs sont tapissés de livres. Pauvre libraire qui fut spolié !
Malgré ses airs festifs, Chypre n’a jamais oublié l’agression turque, ses jeunes volontaires morts au combat et ses disparus. « L’occupation » est le terme qui revient dans les conversations, comme pour marquer son caractère transitoire. Le seul atout de l’île est son droit de veto à l’entrée de la Turquie dans l’Europe qu’elle ne se privera pas d’exercer si ce projet funeste redevient à la mode.
L’occupant est solidement installé et même un départ d’Erdogan ne permettrait sans doute pas un assouplissement concernant un territoire jugé stratégique par la Turquie.
Chypre n’a pas fini de pleurer ses territoires volés.
Antoine de Lacoste
-
Le sacre de la multitude
Paru le : 24 septembre 2024
Comment peut-on sérieusement remettre en question, voire l’interdire, un rite vénérable qui fut chemin de sanctification pour des générations de catholiques en affirmant « doctement » qu’il puisse être une fausse tradition ?
Ce qui caractérise l’élimination d’un état de barbarie par un état de culture est l’acquisition d’une claire conscience d’unité et de continuité. Tout ce qu’élabore la basse nature animale et instinctive de l’homme a des caractéristiques de discontinuité et de dispersion ; tout ce qu’élabore sa haute nature rationnelle a des caractéristiques d’unité et de continuité. Il en est ainsi des institutions du mariage ou de la monarchie (je fais référence au mariage et à la monarchie authentiques et non aux parodies viles et avilissantes qui font aujourd’hui la une de la presse à potins).
Toutes les formes supérieures de civilisation, à commencer par celle qui prit racine en Grèce, cherchèrent entre la multitude de déités héritées des périodes de barbarie de l’humanité un dieu qui, étant Un, fût principe unificateur de toutes les choses. L’unité, nous enseigne Platon, est l’objectif suprême de la pensée.
L’Église comprit, dès le premier temps de sa constitution, que toutes les choses — même les plus diverses et apparemment aux antipodes — frémissent avec une même passion de synthèse et d’unification que Fray Luis de Léon (poète, intellectuel, moine augustin du Siècle d’Or espagnol) appelait le « ramage universel des choses ». C’est pourquoi, alimentée par la foi en un Dieu unique, l’Église s’efforcera de maintenir toujours une cohésion que ses ennemis — les plus vipérins se trouvant à l’intérieur, qui crachent leur fiel et facilitent la guerre subversive ordonnée et planifiée depuis des siècles par ces obscurantistes et totalitaires gouvernances franc-maçonnes — cherchent toujours à dynamiter.
L’Église, comme l’écrit le Pape Bergoglio dans son récent et polémique motu proprio *Traditionis Custodes*, est « Sacrement d’unité » ; et elle doit veiller à toujours maintenir cette unité, qui est le bien suprême de toute société politique ; et plus encore d’une société spirituelle comme l’Église. Et, pour atteindre à cette unité, l’Église a deux ailes que sont l’intelligence et l’amour.
Mais cette unité fondamentale, socle et ciment de l’Église, ne peut être que celle qui fut fondée dans la continuité. Toutes les plus classiques et plus pérennes constructions qui perdurent dans la civilisation se parent de ces deux notes.
L’être un et l’être continu est le plus clair reflet divin auquel peut aspirer une société sur terre. Et l’Église, comme société d’origine divine qu’elle est, a pour mission de veiller à ce que ce principe de continuité demeure.
« Les deux ailes de l’Église, que sont l’intelligence et l’amour, doivent trouver les moyens de maintenir l’unité dans la continuité ».
C’est pourquoi, très savamment, elle a confié son unité à la tradition, qui a son expression la plus joyeuse dans l’institution de la papauté ; et qu’elle inspire tout son enseignement. « J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis » affirme Saint Paul. Il n’y a pas d’unité possible sans l’acception de cette continuité instituée par le Christ :
> « La nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain,
> puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : "Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi."
> Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : "Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi." »Ce qui pour des générations antérieures était sacré ne peut être considéré comme néfaste – affirme sa Sainteté le Pape Benoît XVI dans la lettre qui accompagnait son motu proprio *Summorum Pontificum* :
> « Il n’est pas convenable de parler de ces deux versions du Missel Romain comme s’il s’agissait de "deux Rites". Il s’agit plutôt d’un double usage de l’unique et même Rite [……]. Il n’y a aucune contradiction entre l’une et l’autre édition du Missale Romanum. L’histoire de la liturgie est faite de croissance et de progrès, jamais de rupture. Ce qui était sacré pour les générations précédentes reste grand et sacré pour nous, et ne peut à l’improviste se retrouver totalement interdit, voire considéré comme néfaste. Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l’Église, et de leur donner leur juste place. Evidemment, pour vivre la pleine communion, les prêtres des communautés qui adhèrent à l’usage ancien ne peuvent pas non plus, par principe, exclure la célébration selon les nouveaux livres. L’exclusion totale du nouveau rite ne serait pas cohérente avec la reconnaissance de sa valeur et de sa sainteté. »
La continuité de la tradition vivifie l’unité. Une unité qui se fonderait en rupture avec la tradition serait une unité fallacieuse, unité « Frankenstein » aux membres cousus artificiellement qui finissent par n’être que putréfaction. Voilà bien la raison pour laquelle la majeure partie des sociétés politiques finit par se désagréger ; et il en va de même pour les sociétés religieuses qui croient grotesquement qu’elles peuvent demeurer unies sans se fonder dans l’acceptation pleine de la tradition.
Evidemment, dans cette acceptation pleine il est nécessaire de combattre toute fausse tradition comme toute tentative de s’approprier une tradition authentique la transformant en étendard d’affrontement. Mais il est invraisemblable d’imaginer qu’un rite vénérable qui fut durant des siècles voie de sanctification pour des centaines de générations de catholiques et de conversion aujourd’hui pour des milliers de jeunes puisse être considéré par Jorge Mario Bergoglio comme une fausse ou perfide tradition. Beaucoup moins en tout cas que ces aberrations dogmatiques de toutes sortes et abus liturgiques déments qui sont tolérés alors que là-bas, derrière les paravents tout à l’écoute des « commérages », friand de faux témoignages recueillis lors de réceptions favorisant ou bénissant l’infiltration d’une curie romaine par l’homosexualisme et le wokisme rampant dans les couloirs et salons du Vatican, le successeur de Saint Pierre préfère envoyer ses commissaires politiques ou kmers violets déconstruire les diocèses où les vocations fleurissent et l’Église rayonne ; et ceci sous couvert de visites « fraternelles » !!! Aaaaah *Fratelli Tutti* !! Encyclique écrite sous l’invocation récupératrice de Saint François d’Assise. Hélas le pape s’engouffre dans l’erreur que précisément Chesterton dénonçait qui consiste à le présenter comme si St François était un pionnier de la démocratie, un apôtre de l’écologisme… en fait comme un précurseur de n’importe quelle mode idéologique moderne. Chesterton écrivait que le catholicisme est « la seule religion qui libère l’homme du dégradant esclavagisme d’être un enfant de notre temps ». Ceux qui accusent l’Église de ne pas s’installer et de s’y complaire au monde et aux modes ne comprennent pas qu’être catholique consiste précisément à s’opposer à la mentalité dominante, à conquérir une zone de défense et une liberté intérieure qui, impulsée par la foi, permette de nager à contre-courant. L’Église s’oppose fréquemment aux modes fugaces de ce monde ; et si elle le fait, c’est qu’elle se base sur une expérience suffisante que des siècles et des siècles ont scellée pour savoir combien ces chimères disparaissent rapidement. Neuf de dix idées appelées « nouvelles idées » ne sont que de vieilles erreurs. Les mots de Chesterton résonnent aujourd’hui avec plus de clairvoyance encore. L’erreur principale de notre époque se résume en une forme déshumanisée d’hédonisme qui nie l’intrinsèque dignité de la vie ; ainsi en va-t-il des pratiques aberrantes et assassines de l’avortement qui sont aujourd’hui constitutionnalisées ; ainsi en est-il de la loi dite Taubira instituant le mariage pour les couples de même sexe et présentée comme le parangon de la nouvelle tendance familiale comme une victoire civilisationnelle des lobbies totalitaires LGBTQIA+istes claironnée et célébrée par nos gouvernants, l’ONU et partie de l’Église catholique si l’on en croit sa soumission hurlante aux extravagances et positions schismatiques des Évêques allemands qui n’hésitent pas à hisser le drapeau Arc-en-ciel sur les clochers de leurs cathédrales ; ainsi en va-t-il de l’apparente soumission de l’Évêque de Quimper à l’idéologie tyrannique homosexualiste qui en relayant leur propagande au sein du diocèse pour la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie laisserait à penser qu’usant de tant de mansuétude à leur égard, ce prélat soutiendrait leurs combats en faveur de la dénaturation du mariage, de la privation de père ou de mère pour des enfants, de la vente d’enfants par GPA, de l’idéologie du genre… Accueil des LGBT au nom du droit à la différence et persécution des cathos attachés à la liturgie traditionnelle dans la foulée (il y a assurément des « visites fraternelles » qui se perdent) ; ainsi en va-t-il des nominations de certains cardinaux par le Pape Bergoglio comme membres de sa garde rapprochée, de la promotion que ce dernier fait des écrits du jésuite philo-gay James Martin, dont il préface la dernière parution tout en faisant l’éloge du non moins pernicieux père Alberto Maggi ; ainsi en va-t-il du « transsexualisme », de la très proche dépénalisation de la GPA, de la pédophilie, de la zoophilie, de la non moins proche constitutionnalisation de l’euthanasie qui supprimerait de facto l’obligation légale d’assistance à personne en danger.
« Il fut un temps où traiter avec le pape et le Vatican signifiait, malgré la diversité des idées et des positions, s’élever intellectuellement et spirituellement. Aujourd’hui, cela signifie s’abaisser à des niveaux inférieurs, dans une mer de trivialité, de mesquinerie et de sordide ».
Alors voilà : comment peut-on enfermer dans le ghetto de la suspicion cléricale une tradition tonifiante et vivifiante qui a produit tant d’incontestables fruits de sainteté ? Pourquoi donc s’acharner de manière obsessionnelle contre la liturgie traditionnelle de l’Église catholique et romaine sans laisser à penser que le ver de la déconstruction systématique de la civilisation chrétienne est également à l’œuvre dans les structures de l’Église (église synodale qui, à la remorque des déconstructivistes, rampe et transforme même le fond de textes – le confiteor nouveau est perverti « je reconnais devant mes frères et sœurs… » à l’imitation du « les citoyennes et les citoyens… les électeurs et les électrices… les camarades et… » là, ça coince) sous la houlette du néo-grammairien inclusif.
« Il n’est pas de culte sans mystère et à vouloir le rapprocher du langage commun pour séduire les fidèles, on risque aussi de les éloigner… C’est à l’élévation des hommes qu’une religion doit travailler et non à flatter ses penchants » écrit Pascal Bruckner.
On voudrait sacrifier sur l’autel de la Sainte Messe le seul embrassement qui unit en un geste identique le ciel et la terre — la Sainte Eucharistie — qu’on ne s’y prendrait pas mieux.
-
Non, la démocratie n'est pas menacée en France
Paru le : 27 juin 2024
A chaque élection, la même chanson est entonnée sur tout l’éventail de la gauche et du centre : « il faut barrer la route au fascisme » , « ne laissons pas l’extrême-droite arriver au pouvoir ». L’extrême droite, en l’occurrence le Rassemblement national. On brandit le spectre des « heures les plus sombres de notre histoire ».
-
« L’Elitocrate a une bête noire : le plouc émissaire ».
Paru le : 23 juin 2024
Un ami normand avec qui j’entretiens une correspondance régulière depuis des années, m’invitait il y a quelques jours à m’exprimer sur la mystérieuse phrase évangélique « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » prononcée par Jésus en réponse aux pharisiens qui prétendent le piéger pour le perdre. Etant pauvre en questions théologiques et politiques, je lui répondis que je ne m’aventurerai bien entendu pas à expliquer une phrase qui exige beaucoup plus de science et d’« expertise » que celles que je possède ; cependant, forcé de réfléchir, je me suis limiter à lui partager quelques réflexions, qui n’ont d’ailleurs peu ou rien à voir avec ce que notre temps impose !!!...Quoique. Car l’époque est propice à rappeler ce qui doit présider au geste citoyen qui consiste à déposer dans une urne un bulletin de vote : « que ton oui soit oui et que ton non soit non ».
-
Jusqu’au dernier ukrainien
Paru le : 23 mai 2024
Cette expression est devenue au fil du temps le symbole de l’engagement occidental. Son origine comporte plusieurs versions mais peu importe, elle est si révélatrice du cynisme des soutiens de l’Ukraine.
-
Remplacer à l’avenir la constitutionnalisation de la liberté d’avorter par celle de la solidarité à l’égard de la vie à naître
Paru le : 11 mai 2024
Tribune de Tanguy Marie Pouliquen, cb
Tribune pour le site de la revue Liberté Politique
Prêtre de la Communauté catholique des Béatitudes,
Professeur ordinaire d’éthique à l’Institut Catholique de Toulouse, Chaire Jean Rodhain
Site des livres publiés : tmchine5.wixsite.com/website/
Dernier ouvrage : Discerner pour bien agir avec saint Ignace et le pape François,
Téqui, 2023, 150 p.
-
De l'autorité
Paru le : 18 avril 2024
« Il nous reste les valeurs spirituelles françaises comme une poignée de cendres dans la main. En soufflant dessus, on fera peut-être rougir une braise encore chaude, et si petite que soit la flamme, pourquoi n’embraserait-elle pas de nouveau la terre ».
Georges Bernanos (Lettre à Virgilio de Mello Franco, 22 décembre 1940)