La séquence Olympique a été une occasion de divertissement pour les amateurs de sport. Un plaisir simple et agréable largement récupéré par une classe politique et médiatique aux abois. Alors que se profile une crise institutionnelle dans le pays, le président va tenter de « capitaliser » sur cet événement et de faire valoir un succès très contestable.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture idéologiquement vomitives et esthétiquement moches ont trouvé un écho favorable dans la petite caste médiatique, France Télévisions ayant par exemple fait un carton d’audience en bénéficiant de son statut de diffuseur officiel. Tout le vocabulaire « tarte à la crème » des commentateurs était de sortie : « communion du public », « belles valeurs », « solidarité », « fiers de nos bleus »… A cela s’est ajouté un patriotisme cocardier ringard et tout à fait admis. Politiques et journalistes ont bu du petit lait pendant deux semaines.
Au-delà de l’unanimisme : les cadavres des Jeux
Les sommes mirobolantes dépensées pour des cérémonies abjectes et pour un assainissement raté de la Seine seront l’un des « héritages » des Jeux comme aiment dire les défenseurs de ces Olympiades. Autre élément qui restera : les lois de sécurité exceptionnelles, notamment en matière de surveillance, qui seront pérennisées et réduiront un peu plus le champ des libertés.
Se montrer critique sur cette quinzaine sportive semble devenir un sacrilège. Tous se sentent obligés de magnifier un évènement qui aurait été formidable et fédérateur. Du Rassemblement national au Figaro, une large partie de la droite s’est pliée aux Jeux et cela constitue probablement la plus grande victoire d’Emmanuel Macron. Au lendemain des Olympiades, le président a fait dans l’habituelle autosatisfaction avec ses acolytes Valérie Pécresse et le très couteux président du Comité d’organisation Tony Estanguet.
Pourtant, les Jeux n’ont pas été exceptionnels grâce au président et à ses affidés. Ce qui a été beau et apprécié lors des Jeux, ce sont les décors qui entouraient les enceintes : le Château de Versailles, le Grand Palais, la Place de la Concorde, les rues de Montmartre et les bords de Seine. Rien qui ne soit le fruit d’un héritage souvent lointain. Les installations modulables ne laisseront rien ou presque pour le futur. Les champions du progrès doivent finalement le succès de l’évènement à un héritage du passé qu’ils rejettent par ailleurs à considérer le spectacle offert de la reine martyr Marie-Antoinette chantant la tête dans les mains lors de la cérémonie d’ouverture.
Dans la presse, peu de voix se sont élevées contre l’unanimisme olympique si ce n’est Mediapart qui a consacré des articles au scandale de l’eau de la Seine, à l’argent « détourné » par l’organisation pour se donner une bonne conscience écologique ou encore à l’expulsion des sans-abris pour préserver les apparences.
Du pain et des Jeux dans un village Potemkine
La mobilisation massive de policiers et de gendarmes a garanti la sécurité dans la capitale avec des effectifs dantesques qui ne sont pas sans évoquer des Etats policiers.
L’évènement terminé, le chaos va pouvoir progressivement reprendre ses droits et les Français qui ont profité de cette parenthèse vont rapidement déchanter. L’intérêt pour les Olympiades ne saurait être nié et c’est assez normal. Les compétitions montrent de belles images et mettent en valeur le dépassement de soi et la rigueur de sportifs qui forcent souvent le respect. En revanche, le fétichisme matérialiste qui s’est emparé de certains est pour le moins déconcertant. Ainsi, la mise en vente d’objets à des prix démentiels par des bénévoles sur internet ou même la revente d'une médaille du marathon témoignent d’un consumérisme assez sinistre qui est indirectement encouragé par l’aspect mercantile des Jeux modernes faisant la part belle aux sponsors et à la publicité.
Cette parenthèse terminée, le grand metteur en scène qu’est Emmanuel Macron retourne sur les planches du petit théâtre républicain et s’offre une tournée mémorielle pour causer 1944.
Le président, qui n’a eu de cesse de montrer sa trombine pendant deux semaines, a répété à tout-va aux Français que « ce sont leurs Jeux ». C’est faux. Ces Olympiades furent celles de Macron et des siens, à savoir de la très gênante ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera qui s’exprime comme une adolescente attardée, de Gabriel Attal qui s’est donné en spectacle lors d’une ridicule initiation à la boxe et de tous ces ministres sortants qui ont profité du spectacle et de la gamelle une dernière fois avant de profiter d’une autre à l’Assemblée ou dans le privé.
Olivier Frèrejacques
Président de Liberté politique
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