Comme toujours, le président Macron se gargarise de déclarations fracassantes ("le colonialisme erreur de la République"), faisant preuve d'une absence totale de discernement, et de conscience historique, sans lesquels il ne saurait y avoir de véritable gouvernement.
"En visite en Côte d’Ivoire, le président Macron a fermement condamné le colonialisme en tant qu’idéologie. Or, si la colonisation de l’Afrique a bel et bien été « une faute de la République », elle a aussi apporté quelques bienfaits. Sachons séparer le bon grain de l’ivraie car la culpabilisation de l’Europe fait les délices des dictateurs africains.
A chaque fois que quelqu’un parle de la colonisation pour la discréditer, je me méfie. Huit fois sur dix, il s’agit de détourner l’attention du public sur des forfaits qui sont commis à l’instant présent. Il n’est pas question de réhabiliter le colonialisme mais de le remettre en perspective calmement. Tout l’inverse de ce que font les ennemis réels de la cause africaine.
Fuite des cerveaux au Canada
Mobutu, le tyran qui a saigné le Zaïre, lui aussi critiquait la colonisation européenne. Cela ne l’a pas empêché de mettre l’économie zaïroise en coupe réglée, au profit d’une petite clique qui n’a laissé derrière elle que désordre et désolation. Ceux qui ont tué Lumumba se gargarisaient aussi de mots creux à l’encontre de l’impérialisme, ils ont quand même privé l’Afrique d’un de ses esprits les plus brillants. Et combien de gouvernements arabes ressortent régulièrement le couplet anticolonial au moment où ils éradiquent l’espoir chez la jeunesse ?
Macron devrait savoir tout cela, du moins ses conseillers devraient le lui dire. Ils ont tous les éléments en main pour se rendre compte que les Africains sont soumis à l’assaut de forces maléfiques qui coupent à la machette toute manifestation d’indépendance réelle. M. Macron, s’il était vraiment l’ami des Africains, devrait les aider à faire face aux menaces du présent et non à cracher sur les cadavres dûment enterrés que sont le colonialisme et l’impérialisme français.
L’Afrique fait l’objet d’un pillage en règle de ses meilleurs cerveaux par le Canada. La nation du magnifique Justin Trudeau fait son marché parmi les ingénieurs, les médecins, les développeurs informatiques que l’Afrique a formés à dure peine. Le Canada ne veut pas des pauvres et des analphabètes : il lui faut de la ressource humaine pour créer des richesses…chez lui, en Amérique du Nord.
Le fléau du viol
La Chine fait du business en Afrique sans se préoccuper du transfert de technologie ni de la mise à niveau des PME locales. Pour s’en rendre compte, il suffit de compter le nombre d’étudiants africains qui apprennent le Chinois ou d’estimer la proportion de travailleurs chinois dans les chantiers d’infrastructure.
En ce moment même, l’Afrique des Grands Lacs est saignée et défigurée à la recherche de métaux rares. Le pillage est accompagné (voire permis ?) par une épidémie de viol à grande échelle qui détruit les communautés locales. Une campagne abjecte où l’on abuse des femmes, des bébés et des hommes aussi, dans l’indifférence générale. Heureusement, des Africains d’une stature exceptionnelle, comme le Dr. Mukwege se mettent en danger pour recoudre les corps profanés et réhabiliter les âmes mutilées.
Et enfin, comment oublier l’assaut djihadiste sur cette humanité africaine qui se trouve réduite à porter le voile, à cloîtrer les femmes et à embrasser une idéologie étrangère faite de tristesse et de méchanceté ? S’il y a un colonialisme à combattre, c’est bien cela : le wahhabisme.
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