Depuis une quinzaine d’années, le genre remplace le sexe dans les textes officiels, les programmes scolaires, en France comme dans les instances internationales. On pense volontiers qu’il ne s’agit que d’un changement de mot, plus tendance et plus moderne. En réalité, le genre est l’outil redoutable de la théorie du même nom, la théorie du gender, qui avance masquée sous les traits de la lutte contre les discriminations et pour l’égalité. Cette théorie, objet d’une analyse détaillée dans ce numéro de Liberté politique, est le révélateur d’une vision totalisante de la politique, signe d’une société à bout de souffle.
Ce IIIe Rapport sur la doctrine sociale de l’Église est la version francophone d’un travail collectif réalisé par le Cardinal-Van-Thuân International Network. Créé à l’initiative de l’Observatoire Cardinal Van-Thuân sur la doctrine sociale de l’Église (Vérone), il réunit trois autres centres de recherche internationaux, le Centre de réflexion sociale catholique de l’université Saint-Paul d’Arequipa (Pérou), la Fondation Paul-VI (Madrid) et la Fondation de Service politique (Paris). Ce Rapport évoque cette année les chaînes qui entravent le développement de la doctrine sociale de l’Église. Ces chaînes sont à la fois extérieures (une culture laïque agressive) et intérieures : le mépris à l’égard du magistère, et la réduction de la doctrine sociale à une opinion morale.
par Elizabeth Montfort
Pierre-Olivier Arduin — L’intrusion de la « théorie du genre » dans les nouveaux programmes de sciences de la vie et de la terre (SVT) des classes de première et sa traduction dans les manuels scolaires ont suscité une vaste polémique. La sociologie appartient-elle à la biologie ?
Fr. Emmanuel Perrier, op — La place accordée à la théorie du gender dans les manuels scolaires témoigne d’une vision totalisante de la politique. La sexualité n’est plus seulement pensée selon des critères scientistes, mais comme le produit d’une construction sociale dominée le rapport de forces entre différents modèles.
Thierry Giaccardi — Si l’on suit « les » théories « des » genres, le monde serait changeant par nature, sans soubassement, sans principe ni cause, et l’institution de l’individu-roi lui-même n’existerait pas, puisque tout est invention.
Philippe de Maistre — Le genre se reçoit, il s’éduque aussi. La nature humaine, sexuée, n’est pas seulement biologique. La masculinité est moins le fruit d’une longue maturation que d’un acte de transmission et d’initiation entre le père et le fils.
Mgr Giampolo Crepaldi
Diego Arias Padilla, Stefano Fontana, Fernando Fuentes Alcantara, Philippe de Saint-Germain — Les chaînes qui entravent la doctrine sociale de l’Église sont nombreuses. Ces chaînes sont à la fois extérieures (une culture laïque agressive) et intérieures : le mépris à l’égard du magistère, et la réduction de la doctrine sociale à une opinion morale.
Mgr Giampaolo Crepaldi — S’inspirant des grands maîtres que sont Thomas d’Aquin, Newman, Guardini…, le pape veut offrir une réponse à la culture d’aujourd’hui, marquée par le relativisme et par des méthodes qui nuisent au sérieux de la recherche et de la réflexion, par conséquent, du dialogue entre les personnes.
Hélène Bodenez, Maria-Teresa Compte Grau, Benedetta Cortese, Donata Fontana, Stefano Fontana, Giorgio Mion. — Monde : les Objectifs de développement du Millénaire ; les discriminations à l’égard des chrétiens. Italie : de nouveaux conflits syndicaux. Espagne : démocratie et droits civils sous gouvernement socialiste. France : la bataille du dimanche se poursuit
S.S. Benoît XVI — S’adressant aux participants de la 46e Semaine sociale italienne, le pape propose une synthèse des priorités de l’engagement social chrétien, et le rappel des exigences personnelles (cohérence, compétence, humilité) requises pour le service du bien commun, « épine dorsale de la doctrine sociale de l’Église ».
Jean Chaunu — La réforme des programmes d’histoire ne passe pas seulement par la suppression de son enseignement en terminale scientifique. Elle implique aussi un contenu dont les choix méthodologiques et les présupposés idéologiques ne sont pas innocents, s’agissant d’une période sensible, le xxe siècle, dominé par la tragédie des totalitarismes.
Mgr Michel Schooyans — La confrontation entre les conceptions réaliste et positiviste des droits de l’homme est devenue la question cruciale dans le monde d’aujourd’hui, en particulier au sein des grandes organisations internationales.
À propos de Florian Michel, « Autour du jeune Maritain »
Par Yves Floucat
À propos de Benoît Durieux, Clausewitz en France
Par Emmanuel Tranchant
Par Thierry Boutet
Par Pierre de Lauzun
Par Krzysztof A. Jeżewski
Revue : Le sexe du genre
Prix de la revue seule : 20,00 €