Depuis quelques jours, l’horrible assassinat par décapitation du professeur de Conflans-Sainte-Honorine, Samuel Paty, est sur toutes les lèvres. Ce n’est malheureusement pas la première fois que la France est ainsi frappée,  mais la violence du geste et du symbole – la tête coupée, celle d’un professeur d’histoire – risque de marquer les esprits fortement… avant l’oubli et l’abandon. 

N’y a-t-il pas eu, déjà, les innocentes petites vies des enfants de Toulouse, ou le martyre du Père Hamel, égorgé à Saint-Etienne-du-Rouvray, ou les centaines de suppliciés du Bataclan, de Nice ou d’ailleurs ? Ces morts n’ont manifestement pas servi à grand-chose.

Nous assistons à un déchaînement indécent de déclarations publiques, à temps et à contre-temps. Bougies, ballons, banderoles : tout l’attirail du militantisme frelaté est de sortie. Un soupçon d’indignation, un zeste de fermeté, à l’image de Gérald Darmanin qui vient de décréter – il n’est jamais trop tard ! – la fermeture de la mosquée de Pantin et l’expulsion de 231 radicalisés. Est-ce une plaisanterie ? Le Renseignement annonce 540 mosquées radicales en France, chacun sachant qu’il y en a probablement cinq à six fois plus. Ainsi, sur plusieurs milliers de mosquées, l’on a dénombré 15 fermetures en 3 ans. Quant aux apprentis décapiteurs, on dénombre 4 111 étrangers signalés pour radication à caractère terroriste, dont 851 immigrés clandestins. Pourquoi donc s’arrêter à 231 ?

La « tragédie de Conflans-Sainte-Honorine », qui vient s’ajouter au « drame de Nice », ou à « l’horreur du Bataclan », ne peut s’expliquer que par la méconnaissance obtuse, irresponsable, de la part de nos dirigeants, de l’implacable réalité de la situation : il ne s’agit pas d’actes isolés de déséquilibrés, ou de gens aveuglés par une idéologie, pour reprendre les éléments de langage journalistiques. Persister dans cette analyse des faits est un mensonge avéré : nous sommes en guerre. Point. Et comme dans toute guerre, il y a dans notre camp, celui de la France, des traîtres qui font œuvre de sape et travaillent pour l’ennemi : ceux que l’on nommait, à l’époque de la guerre d’Algérie, les « porteurs de valise ». Ce rapprochement historique n’est pas anodin : l’événement fondateur de la guerre d’Algérie fut la Toussaint rouge, le 1e novembre 1954, qui vit le pays submergé par une vague de 70 attentats. Parmi les toutes premières victimes, une mort, symbolique entre toutes : Guy Monnerot, jeune instituteur venu de Limoges, abattu à coups de pistolet-mitrailleur avec son épouse Jeannine, et laissé sur le bord de la route. Samuel Paty est l’héritier de Guy Monnerot.

Aujourd’hui, les porteurs de valise sont innombrables.

La classe politique de gauche, qui manifestait il y a quelques mois contre l’islamophobie, et vient verser aujourd’hui sa petite larme, alors qu’elle a ouvert tout grand les vannes de l’immigration, puis permis aux organisations terroristes de prospérer sur notre sol au nom de l’antiracisme.

Les politiciens de droite qui, par peur du qu’en-dira-t-on, se sont toujours rangés bien sagement dans les cortèges des manifestations derrière leurs collègues de gauche pour éviter d’apparaître comme fascistes, et se sont bien gardés, quand ils étaient au pouvoir, d’inverser la vapeur, ouvrant également tout grand les portes de l’immigration incontrôlée, et inaugurant à tour de bras des mosquées un peu partout en France.

Les média, bien sûr, soumis comme jamais, champions du pas d’amalgame, toujours si prompts à décerner des certificats de bonne conduite aux radicalisés, ou des diagnostics de déséquilibre psychique aux assassins.

L’Éducation nationale, qui a érigé en principe éducatif la soumission à l’envahisseur, et qui n’a jamais voulu soutenir ses professeurs attaqués, méprisés, menacés, au motif que le multiculturalisme était l’avenir de tous et qu’il ne fallait pas faire de vagues, jusqu’à ce que l’un d’entre eux finisse par le payer de sa vie.

En queue de cortège, n’oublions pas enfin la dangereuse pente prise par la hiérarchie de l’Église catholique, inconditionnellement immigrationniste, qui a préféré ouvrir des asiles aux migrants musulmans plutôt que de recueillir des Chrétiens d’Orient persécutés, et qui se méfie comme de la peste de la mission et de la conversion des mahométans, s’illusionnant d’un possible dialogue avec les imams au nom d’une image dévoyée de la fraternité.

Heureusement, il existe encore des voix courageuses qui s’efforcent, inlassablement et au prix de la censure, de dénoncer le scandale. Elles sont trop rares, mais la vérité finit par toujours par triompher, aussi douloureux cela soit-il. Il faut simplement espérer qu’il ne soit pas trop tard !

François Billot de Lochner