La haine de l'autre, dont l'acte ultime consiste à le supprimer, ne peut souffrir aucune justification. À ce titre, les trop nombreux morts et blessés ayant subi le feu de tireurs insensés ne peuvent que faire l'objet d'une compassion aussi profonde que réelle pour les victimes. Cela dit, l'émotion et la compassion ne peuvent et ne doivent nous empêcher de nous poser quelques questions fondamentales.
L'honneur d'un journal est de servir en permanence la vérité, en utilisant à temps et à contretemps les espaces de liberté nécessaires à son métier. Hélas, il y a bien longtemps que les faiseurs d’opinion, et que le journal Charlie Hebdo en particulier, ont fait de l’irrespect de la personne humaine une stratégie du mensonge, enfermant le monde de la pensée dans un nihilisme libertaire dont l'objectif affiché est de déconstruire la société. Faisant partie de ce monde qu'ils voulaient anéantir, les journalistes de Charlie Hebdo ont subi cruellement leur sort en semant le désordre au nom d’une fausse conception de la liberté. L'horreur de leur mort — que personne ne souhaitait — ne peut faire oublier cette réalité.
L'honneur d'une nation est d'assurer, pour les générations futures, les meilleures conditions possibles à l'épanouissement individuel et collectif : l'inlassable promotion du bien commun doit être le fil conducteur de son action quotidienne et de sa stratégie à long terme. Par inconséquence, par lâcheté, par calcul à court terme, par esprit de jouissance immédiate, par intérêt personnel, les titulaires du pouvoir se sont vautrés dans l'inaction, la paresse, la facilité, profitant de façon éhontée des ors de la République, et laissant s'effondrer les uns après les autres les piliers de la nation, quand ils ne provoquaient pas eux-mêmes cet effondrement. Depuis un demi-siècle, l'idéologie libertaire a régné en maître, et a mené comme jamais son œuvre de destruction : les morts et les blessés de cette semaine en sont aussi la conséquence.
L'honneur des dirigeants doit être de dire les choses comme elles sont : nous sommes entrés en guerre. Cette guerre a un ennemi : l'islamisme. Nos adversaires ne sont pas quelques déséquilibrés. Ils sont nombreux, organisés et ultra-violents. Ils ont pu s’entraîner, au moyen d’armes que nous avons fournies, dans l’épouvantable chaos que nous avons favorisé en Lybie, en Syrie, en Irak ou ailleurs. Il faut les nommer, les débusquer et les neutraliser.
Les manifestations aux bougies organisées par les pouvoirs publics n'aboutiront à rien si cette guerre nouvelle n'est pas menée comme une guerre. La liste des victimes futures ne peut que s'allonger. L'honneur de nos dirigeants sera de se doter de tous les moyens permettant de la réduire. Cela ne sera possible qu'à la condition que les présupposés idéologiques fassent place au réalisme politique. Les Français le demandent. Si la classe politique ne répond pas à cette demande, la France confirmera qu'elle est désormais entrée de plain-pied dans une tyrannie politico-médiatique livrée au mensonge, la menant à brève échéance à sa disparition pure et simple.
François Billot de Lochner,
Président de la Fondation de Service Politique-Liberté politique
***
- La voiture électrique, aberration écologique
- Israël pris la main dans le sac
- Manifestons contre la dictature
- Les gros mensonges du gouvernement
- Poutine le Grand
- L’Église allemande : mortelle randonnée
- La fuite de Trudeau : panique chez les élites ?
- Marion, la terreur de Macron
- Fallait-il exécuter Bourdin ?
- LR-LREM : une collusion dramatique