La semaine d’entre-deux tours que nous venons de vivre a été marquée par une vague déferlante d’avis, de commentaires et d’analyses qui sont les mêmes depuis des années, et deviennent lassants par leur répétitivité. Cela appelle notamment les commentaires suivants.

♦ Le déchaînement général contre le Front national a pris des proportions hystériques. Réduire le débat au seul concept de « barrer la route au Front national » revient à nier toute existence légale à des millions d’électeurs, qui n’ont qu’un seul droit : voter et… perdre. Les fondements intellectuels de ce barrage sont pour le moins faibles : il s’agit seulement de vaincre le fascisme. Cela est entendu, mais qu’est-ce que le fascisme lepeniste ? Nul n’ose s’aventurer à le définir précisément. Ce déchaînement hystérique peut prendre une tournure d’une violence extrême : ainsi, le Nouvel Observateur indiquait cette semaine qu’il fallait violer les femelles du Front national, et les engrosser comme des animaux. Le rapport entre l’engrossement des femelles du Front national et l’avenir de la France ne saute pas aux yeux de prime abord, mais l’idée vaut sûrement d’être creusée, puisque cette idée vient du Nouvel Observateur…

♦ La confusion est générale, et reflète bien le niveau de l’actuelle classe politique. Ainsi, il n’y a pas de Front républicain contre le Front national, mais la gauche s’est retirée de certaines régions pour faire élire les candidats Républicains, et fait par endroit ostensiblement campagne pour ces derniers. L’on veut nous faire croire qu’il n’y aurait aucune réciprocité : nous sommes peut-être des demeurés, mais quand même ! Les communications fleurissent partout pour apporter des avis et contributions au vote de dimanche : il n’est pas sûr qu’elles apportent beaucoup en termes de recherche de la vérité.

♦ Les combinaisons des partis priment sur ce que veulent les électeurs, qui ne demandent qu’une chose : que la droite exprime des idées de droite, et fasse une politique de droite. Sur le fondement des critères classiques définissant ce qu’est la droite, nous savons que 60% des Français environ affichent clairement des idées de droite. La classe politico-médiatique se pliera-t-elle un jour à cette réalité ? Si elle s’y refuse, elle sera inexorablement balayée : l’analyse des résultats électoraux sur une longue période montre que cette heure approche.

En cette folle semaine électorale, où l’on a beaucoup parlé et peu dit, la France a engrangé plusieurs milliers de chômeurs supplémentaires (qui vont avoir du mal à retrouver un emploi), la dette publique s’est accrue de 1,5 milliard d’euros (accentuant l’insolvabilité de notre pays), 10 000 immigrés environ ont été accueillis (à qui il n’est possible d’offrir ni travail, ni logement, ni aides sociales), près de 10 000 crimes et délits ont été commis (et peut-être trois fois plus, si l’on en croit certaines études sur le sujet), etc. Une semaine ordinaire, un déchaînement verbal sur les élections, un silence assourdissant sur la situation dramatique de notre pays.

François Billot de Lochner