Le samedi 18 mai 2019, à l’occasion de la « journée mondiale contre l’homophobie », une manifestation était organisée à La-Roche-sur-Yon, chef-lieu de la Vendée. En réponse, quelques étudiants ont exprimé leur vigoureux mécontentement, en bousculant le stand du centre LGBT de Vendée, tout en scandant le slogan « Homofolie, ça suffit ».
Un drapeau en flammes, une prise de bec entre manifestants et étudiants, et voilà la terrible machine à stigmatiser les « homophobes » qui s’est mise en marche. La fièvre des réseaux sociaux a fait le reste : deux vidéos des faits, aux millions de vues, et surtout, derrière ces étudiants, la découverte que se dressait l’ICES, l’Institut Catholique d’Etudes Supérieures. Une vénérable institution connue pour son orientation volontiers conservatrice, qui fut portée en son temps sur les fonds baptismaux par Philippe de Villiers. Bref, une fabrique à « fascistes » bien commode pour se lancer dans la chasse aux sorcières. Sus à l’ICES !
La mécanique du politiquement correct est trop bien huilée pour qu’on s’étonne du phénomène, d’une banalité déconcertante dans notre monde gangrené par la bien-pensance.
Le problème, c’est quand l’ICES, au lieu d’adapter sa réaction, apporte son concours actif à cette mécanique, en condamnant ses étudiants avec tous les moyens à sa disposition : lancement d’une lamentable communication de grande ampleur, renvoi pour certains étudiants, travaux d’intérêt général pour d’autres, projet d’action judiciaire pour tous, etc.
On aurait apprécié que l’ICES se rappelle qu’elle est une institution catholique et que, si elle peut déplorer les chahuts un peu trop actifs de ses étudiants, et les rappeler à la raison, elle ne doit pas moins, en tant qu’institution catholique, rappeler aussi à la face du monde que l’anthropologie LGBT n’est pas sa tasse de thé, et que cette anthropologie dégradée ne saurait être érigée en modèle social.
On aurait apprécié que l’ICES adapte sa procédure disciplinaire eu égard au caractère somme toute bénin de ce qui s’est passé. L’ICES explique que tout étudiant qui travaille dans ses murs doit être un ambassadeur de l’institution. Mais pour défendre quelles valeurs et comment ? Il s’agit, nous dit-on, de les « fortifier intellectuellement et humainement » pour qu’ils défendent leurs convictions par leur argumentation. Tout cela est bel et bon, mais totalement irénique : nous sommes engagés dans une guerre terrible, où tout est organisé pour clouer au pilori, publiquement, officiellement, médiatiquement ces convictions. Être doux comme la colombe, nous dit l’Evangile, mais aussi, rusé comme le serpent. Se battre, trouver les bons mots, se défendre avec l’intelligence de la vérité : voilà ce que l’on aurait attendu de l’ICES, plutôt que ces accommodements débordants de politiquement correct. Comment cela aurait-il pu se faire, quand on sait que le webmaster de l’ICES est un militant LGBT, ou qu’un enseignant en droit, dans les murs de l’ICES, déclare que la morale catholique, opposée au mariage homosexuel, est « liberticide » ?
Les étudiants impliqués sont, pour partie d’entre eux, sur la voie de l’expulsion. Quelle tristesse pour eux que de savoir qu’ils n’ont aucune espèce de soutien à attendre de ceux qui les ont formés. La vocation de l’ICES est belle. Mais qu’en a-t-on fait ?
François Billot de Lochner
Président de Liberté politique
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