Source [franceinter.fr] Le pape se rend en Irak du vendredi 5 au lundi 8 mars. Dans l'Histoire, jamais un pape ne s'est rendu dans ce pays en proie à toutes les crises.
François vient au chevet des chrétiens, ceux qui n'ont pas choisi l'exil, et de tout un pays qui n'en peut plus après 40 ans de crise sécuritaire, économique, sociale et sanitaire. Et si ce voyage est sans doute l'un des plus dangereux qu'aura effectués le pape, François voulait absolument venir, estime le cardinal Louis Raphael Sako, le patriarche des chaldéens (la majorité des chrétiens d’Irak) qui a tout fait pour accueillir le pape dans son pays : "Le pape a exprimé plusieurs fois sa volonté de venir en Irak et dernièrement il a insisté ! Aujourd’hui, il est vraiment décidé, avec beaucoup d’enthousiasme, parce que l’Irak est important pour lui : c’est le berceau de la civilisation ancienne et les chrétiens ont beaucoup souffert" affirme le cardinal.
Même les dix roquettes tirées sur une base américaine à 250 km à l'ouest de Bagdad, à l’avant-veille du voyage et qui ont causé la mort d’un civil américain, n'inquiètent pas le cardinal Fernando Filoni, ancien nonce apostolique (ambassadeur du Saint-Siège) en Irak entre 2001 et 2006. Il est aujourd'hui Grand Maître de l'Ordre du Saint Sépulcre au Vatican, qui œuvre pour aider les Chrétiens de Terre Sainte, il est l’un des quatre cardinaux à accompagner le pape : "On ne peut pas penser que le Saint Père visite un pays uniquement quand il est en paix et qu’il est tranquille. L’Église doit être là où il y a de la souffrance et des problèmes. L’État irakien a sans doute pris toutes les mesures possibles pour assurer la sécurité de tout le monde !"
L'armée irakienne est en effet responsable de la sécurité du voyage. Elle est reconnue pour ses forces antiterroristes et assume entièrement son rôle ; même si la gendarmerie vaticane et plusieurs gardes suisses ne lâcheront pas le pape. François ne se déplacera pas en papamobile ouverte pour saluer les Irakiens, mais en voiture blindée et fermée contrairement à son habitude. Il survolera en hélicoptère des zones où les terroristes de Daech sont encore présents, notamment dans le nord de l’Irak.
Selon Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de l'Œuvre d'Orient à Paris et qui sera du voyage, cette visite ultra-sécurisée reste cependant risquée : "Je pense qu’il y a un risque, pas tant pour la sécurité du pape, car dès qu’il sort, il sait bien que sa sécurité est en jeu et l’on peut même imaginer qu’un pape soit visé par un attentat à Saint-Pierre-de-Rome ! Mais le problème c’est qu’à l’occasion de la visite du pape, il n’y ait pas une espèce d’attentat - qui peut être fait n’importe où dans le pays - pour protester contre sa venue. Et cela, ce sera assez difficile de l’encadrer !"
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