Une gestion de crise qui laissera des traces indélébiles

Source [RT France] Eric Verhaeghe, essayiste, fondateur du site d'information sociale Tripalio, revient sur les pages de RT France sur la gestion de l'épidémie de Covid-19 en France et ses probables conséquences à l'avenir. 

La déplorable, ahurissante gestion de crise dont les pouvoirs publics donnent le triste spectacle depuis le début de l'épidémie de coronavirus confirme une information essentielle dont nous avions l'intuition jusqu'ici mais qui ne nous paraissait pas si importante : la France a besoin d'une profonde réforme de l'État, qui tiendra probablement de l'électrochoc, après plusieurs décennies de laxisme et d'enfumage administratif.  

Pour la gestion de crise, on repassera. Les semaines qui viennent de s'écouler ont montré que les élites de ce pays faisaient preuve d'une incurie peu imaginable auparavant en matière de réponse aux défis de notre temps. 

Si l'on récapitule les événements de façon synthétique, on comprend que, dès le mois de janvier, la ministre de la Santé avait averti sur la gravité de la crise. Mais, dans le même temps, personne ne s'est inquiété du trop faible nombre de masques pour les personnels soignants. Pourtant, les événements qui se déroulaient en Chine, où l'INSERM a ouvert en 2017 un laboratoire dédié aux virus, permettaient de savoir que l'exposition des soignants au virus serait massive. 

Pendant plusieurs semaines, le gouvernement, la ministre Buzyn en tête, a tenu une communication rassurante sur le fait que le virus n'atteindrait pas la France, et, une fois celui-ci arrivé sur le sol français, sur le fait que le port du masque était superflu. Encore aujourd'hui, le gouvernement martèle que le port du masque n'est nécessaire que pour les personnels soignants. Dans le même temps, Emmanuel Macron se montrait au théâtre pour prouver que le risque n'était pas si grand...

Lorsque l'épidémie s'est répandue sur le sol français, l'importance des dégâts est apparue de façon fascinante : pénurie de masques pour les soignants, de tests pour la population, de lits de réanimation pour les malades. Jour après jour, on a vu le gouvernement improviser des solutions de fortune, là où tout ce qui se produisait n'était que la redite d'événements déjà vus en Chine en janvier et en Italie en février.
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