Beaucoup plus que le pétrole, le véritable enjeu du Moyen-Orient est la domination de l’épicentre religieux de la planète. Les Russes ont pris la main…
Pour les puissances en effet, l’appropriation militaire des lieux sacrés constitue une tentative très ancienne visant à capturer l’âme des peuples. La conquête de lieux à haute valeur religieuse ajoutée permet en effet d’agir sur les civilisations concurrentes qui se les disputent.
L’une des manifestations de cette volonté d’appropriation est la manipulation — par les puissances extérieures — de la vitalité-agressivité des musulmans exaltés de l’État islamique.
Or, dans la lutte difficile pour la conquête de l’épicentre religieux, l’élément déterminant sera la cohérence de la politique étrangère. On sait bien en effet qu’au-delà d’un certain seuil de contradictions, la politique étrangère se désagrège, comme un objet porté à sa propre fréquence de résonance. Le second élément sera la sensibilité religieuse de la puissance souhaitant s’approprier les lieux sacrés.
Trois grands systèmes d’alliance
Dans leurs ambitions concurrentes afin de s’approprier le cœur religieux, les trois grands systèmes d’alliances sont arrivés aujourd’hui à une sorte de point d’équilibre.
L’archipel océanique libéral constitué par les États-Unis et ses îles alliées qu’il s’agisse de la Grande-Bretagne ou du Japon a perdu l’initiative stratégique.
Le califat artificiel planté au cœur du monde musulman a rejeté la seule tête capable de le guider : celle de l’Iran chiite. Son expansion est aujourd’hui limitée par les États limitrophes qui ont favorisé son avènement.
Quant au Nouvel Empire mongol, qui rassemble la Chine et l’Iran et la Russie, il comporte au septentrion un Occident oublié. De fait, la Russie a suffisamment pensé la puissance pour être capable de l’exercer, au moins à court terme.
Que vont faire les Russes ?
La conjoncture géopolitique actuelle est donc celle d’un temps suspendu. La question est toutefois de savoir ce que vont faire les Russes. Vont-ils se contenter de sécuriser le pays alaouite ? Pousser l’avantage jusqu’à détruire l’État islamique ?
Il existe une solution médiane qui consisterait à obtenir une victoire symbolique, puis à détruire les milices islamistes implantées en Syrie, et enfin ouvrir les négociations avec les puissances régionales.
Conscient de la possibilité d’une possible recomposition régionale au profit de la Russie, les États-Unis, se sont lancés dans une course désespérée afin d’éviter une victoire symbolique de Vladimir Poutine. Les événements militaires à venir seront donc déterminants pour la recomposition politique qui va suivre.
Thomas Flichy de La Neuville est professeur agrégé d’histoire, docteur en droit, Université de Paris IV – Sorbonne. Dernier ouvrage paru : Le Monde en 2030 : Celui que la CIA n'imagine pas (Bernard Giovanangeli Editeur, 2015).
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Je trouve l'analyse un peu courte. Les enjeux économiques, pétroliers en particuliers sont bien plus prégnant dans ce dossier que les aspects religieux. Ils sont vitaux pour la Russie et cette dernière ne négociera sûrement pas ses positions. Par contre, les états du Golfe, eux, devront négocier les leurs dans un paysage local qui sera fatalement dominé par la Russie.
Je souhaite la victoire de la Russie parce que sans elle l'islamisme s'installerait partout.