[Source: Boulevard Voltaire]
Debout, avec le respect de l’histoire, du drapeau et des valeurs. Debout pour ne pas avoir à se mettre à genoux.
Dans un article prophétique, Pierre Viansson-Ponté, sous ses traits de Cassandre, écrivait de sa jolie plume, le 15 mars 1968 – c’était dans le journalLe Monde -, que la France s’ennuyait. Moins de deux mois plus tard, la jeunesse hexagonale se révoltait, à coups de pavés déchaussés et de slogans futiles, avec les conséquences que, près de cinq décennies plus tard, l’on ne cesse encore de déplorer.
Les enfants spirituels et rejetons idéologiques de Mai 1968 sont désormais rassemblés sur la place de la République, jusqu’au bout de la nuit. Ils s’ennuient à ne plus savoir que trouver de neuf pour s’amuser : connaissent-ils seulement, ces jeunes, les raisons réelles de leur colère ou se réunissent-ils avec, pour unique finalité, le plaisir de manifester contre l’autorité ?
Dans le même temps, le secrétaire d’État anonyme chargé des Relations avec le Parlement – car oui, dans la France de 2016, il existe un tel poste ministériel ! – déclarait, en dehors de ses compétences politiques, mais bien apparemment en connaissance de cause puisqu’il est médecin de profession, que la France gagnerait à légaliser l’usage du cannabis.
De ces deux faits concomitants se pose une question essentielle : quelle jeunesse souhaitons-nous voir arpenter le monde qui s’annonce, un monde qui devra – pour rappel – sortir de la crise économique, faire face à la menace terroriste et résoudre la question des identités (nationales, religieuses) ?
En d’autres termes, l’alternative qui se présente est la suivante : préférons-nous une jeunesse abrutie par les volutes de cannabis, la télé-réalité et le prêchi-prêcha d’Hanouna, ou bien une jeunesse qui cultive un esprit sain dans un corps sain, selon la formule empruntée aux Satires de Juvénal, et qui fréquente les gymnases (salles de sport) et les bibliothèques (librairies) ?
À l’aune de l’état actuel du monde, guère encourageant, les responsables politiques ont pour devoir de mettre les jeunes en condition d’accomplir leur destin : cela passera, entre autres, par un nivellement de l’éducation par le haut et non sa dérive progressive vers les abysses intellectuels, un encouragement des pratiques saines (sport, culture) et des comportements idoines en société (respect du contrat social, politesse), une réhabilitation de l’effort.
Les jeunes, en revanche, sont les seuls à pouvoir accomplir pleinement ce même destin. La maîtrise des nouvelles technologies, la réinstauration des valeurs, la chance historique de redresser le pays sont autant de défis à relever pour une génération qui doit refuser d’accepter son sort de sacrifiée.
La jeunesse doit aujourd’hui être debout, réellement debout. Debout, avec une éthique de la responsabilité. Debout pour prendre le chemin des classes et des auditoires. Debout, avec le respect de l’Histoire, du drapeau et des valeurs. Debout pour ne pas avoir à se mettre à genoux, puis à se coucher. Debout car c’est la façon la plus digne de se tenir face au monde.
Gregory Vanden Bruel
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