Source [Causeur] : La Supercoupe de Turquie devait se tenir en Arabie saoudite la semaine dernière. Mais le pays de Mohammed ben Salmane a refusé aux joueurs turcs le droit de porter des maillots à la gloire du père de la Turquie moderne, l’apôtre d’une certaine laïcité… C’était sans compter sur la détermination des kémalistes du ballon rond.
L’affiche devait opposer, le soir du 29 décembre, le Galatasaray au Fenerbahçe, deux des plus prestigieux clubs turcs de football. Chaque année, la Supercoupe de Turquie oppose le vainqueur du précédent championnat au vainqueur de la précédente coupe nationale. Organisée cette année en Arabie Saoudite, la rencontre a tout simplement été annulée… à cause de maillots à l’effigie de Mustafa Kemal Atatürk, le fondateur de la Turquie moderne.
Une tradition lancée par Kadhafi
La plupart des grands pays de football organisent chaque année ce type de rencontre entre le vainqueur du championnat et le vainqueur de la coupe (en France, son équivalent est le Trophée des Champions), qui est une occasion pour les joueurs d’ajouter une ligne à leur palmarès grâce à un seul match. Depuis quelques années, cette rencontre de gala est devenue un outil de softpower et est fréquemment délocalisée aux quatre coins du monde. Cela a commencé vraiment en 2002, lorsque la Libye de Mouammar Kadhafi accueillait la Supercoupe d’Italie opposant Parme à la Juventus. Pour la modique somme d’un million de dollars, le dictateur avait réussi à faire courir sur une pelouse sablonneuse les deux équipes, en pleine canicule, devant des tribunes vides. C’était aussi l’époque de la lune de miel entre le colonel et le président du conseil italien Silvio Berlusconi.
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