Les députés européens ont refusé de condamner Benoît XVI pour ses propos en Afrique sur le préservatif. Par 253 voix contre 199 et 61 abstentions, les eurodéputés ont décidé de ne pas inclure à leur rapport annuel sur les Droits de l'homme dans le monde un amendement qui condamnait fermement les récentes déclarations du pape, et redoutant qu'elles n'entravent fortement la lutte contre le Sida .

Extrait : [Le Parlement européen] condamne fermement les récentes déclarations faites par le pape Benoît XVI, lequel a proscrit le recours aux préservatifs et prévenu que l'usage du préservatif pourrait même conduire à un risque accru de contagion; craint que ces déclarations n'entravent fortement la lutte contre le VIH/SIDA ; souligne que l'émancipation des femmes contribue également à lutter contre le VIH/SIDA ; invite les gouvernements des États membres à agir de concert afin de promouvoir les droits liés à la santé sexuelle et génésique et l'éducation y afférente, y compris en ce qui concerne l'utilisation des préservatifs comme outil efficace de lutte contre ce fléau.

Pour le chrétien-démocrate allemand Hartmut Nassauer, ce passage était irrecevable , estimant qu'il n'avait pas sa place dans un rapport consacré aux atteintes aux Droits de l'Homme. Il compare les déclarations du pape à des violations des droits de l'homme les plus terribles dans le monde, ce qui constitue une discrimination incroyable vis-à-vis du pape , a-t-il souligné.

D'après l'AFP, les conservateurs ont refusé également un amendement oral qui atténuait la virulence du paragraphe incriminé et aurait pu le rendre plus acceptable aux yeux de certains eurodéputés.  

Mais les propos du pape n'ont pas fini de faire des vagues. Après le parlement belge, deux députés espagnols veulent aussi condamner le pape. Gaspar Llamazares (Izquierda Unida, IU) et Joan Herrera (Iniciativa per Catalunya Verds, ICV) ont déposé une proposition de loi pour manifester consternation et refus face aux déclarations du pape sur le Sida lors de sa dernière visite en Afrique.

Pour le cardinal Antonio Cañizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, dans une lettre envoyée aux prêtres et aux fidèles de l'archidiocèse de Tolède (Espagne), dont il est encore administrateur apostolique, cette initiative est une attaque et une ignominie vis-à-vis d'un homme de Dieu, un homme bon et juste, grand défenseur de l'homme, de sa dignité et de ses droits fondamentaux, promoteur comme peu le sont d'une culture de paix et d'une civilisation de l'amour en faveur de tous les hommes, sans aucune discrimination .

Sources : AFP, LeNouvelliste.ch

 

 

 

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