Source [Boulevard Voltaire] Laurent Obertone réagit aux événements récents aux États-Unis et en France : manifestations et revendications communautaires.
Émeutes, revendications communautaires, politiques, pillages… Que traversent les USA en ce moment ?
La même chose qu’à peu près tous les mois : l’instrumentalisation de la mort d’un délinquant pour exercer l’habituel chantage au racisme, justifier tous les débordements et avancer quelques revendications. Dans un contexte électoral, ça fonctionne toujours. Bien sûr, il y a aussi le plaisir de casser pour casser, ou le fantasme du Grand Soir, concernant les antifas. Et il y a plus largement le suivisme d’une part respectable de la population, celle qui croit que CNN a toujours raison. Cela dit, les petits Blancs de bonne famille peuvent s’agenouiller autant qu’ils veulent : l’insoluble question raciale, qui empoisonne le pays depuis toujours, ne peut qu’évoluer vers toujours plus de tensions, de communautarisme et de décohésion. Le cocktail détonant entre activistes noirs et coupables blancs ira toujours plus loin dans ce qu’il convient d’appeler une théorie du complot raciste : le Blanc coupable inné et éternel de tout le malheur des minorités… Allez unir une société avec de telles idées…
Sur la manifestation du collectif Justice pour Adama. De quoi s’agit-il ? Une américanisation du débat français ?
Oui, en un peu plus pathétique, puisque les méthodes policières sont très différentes et que si notre société était aussi odieuse que ces activistes le prétendent, ils en partiraient, et les immigrés n’y afflueraient pas par millions. Mais peu importe. Ces revendications ne reposent pas sur le réel mais sur une idéologie qui cherche à soumettre la société. Et le résultat sera le même : repli communautaire, défiance victimaire, décohésion, accusations, violences, émeutes, propagation de théories délirantes…
La France et les USA n’ont pas vraiment le même passif. Est-ce que le combat racialiste peut vraiment s’implanter en France ?
Étant donné qu’il existe partout là où différentes communautés cohabitent, y compris dans les pays les plus riches, la réponse est évidemment oui. Une part de la communauté qui s’en sort moins bien accusera toujours celle qui s’en sort mieux de spoliation. C’est le cas depuis toujours, et ça finit mal, en général. Quand on parle d’« inégalités », on sous-entend que les minorités sont des victimes exclusives et les Blancs d’odieux privilégiés qui doivent restituer, s’excuser, s’agenouiller, etc. En fait, cette idée est déjà implantée dans les esprits, par la gauche et les médias, et ne fait que mettre à jour son vocabulaire, via des activistes comme Rokhaya Diallo, qui recrachent le pire de la vulgate universitaire US « racisée ». Ça permet, notamment, de justifier les échecs et la sur-représentation criminelle de certaines minorités. « C’est systémique » est le nouveau « c’est social ». Un concept invérifiable au secours d’une réalité qui n’existe pas. En fait, comme je l’ai montré dans La France interdite, la discrimination, publique ou privée, a largement lieu au profit des minorités extra-européennes – sauf de la minorité est-asiatique, qui ne s’en plaint pas, ne revendique rien et réussit partout mieux que les autochtones, tout en ayant une criminalité plus faible. Ce qui est le cas partout dans le monde, et invalide strictement les thèses antiracistes.
Bizarrement, on n’entend pas beaucoup la « communauté » arabo-musulmane sur ce dossier. Ils étaient également peu présents à la manifestation. Pourquoi, d’après vous ?
Sauf erreur de ma part, le monde arabo-musulman se montre rarement très concerné par le sort des Africains subsahariens… Mais pas d’amalgame : ce que j’entends par là est que notre pays se communautarise pour rançonner le contribuable, et que chaque communauté défend d’abord ses intérêts. D’où la fragmentation progressive du pays.
Le « vivre ensemble » est avant tout un multi-séparatisme.
Difficile, en voyant certaines images, de ne pas penser aux temps des barbares. Pourtant, en voyant cette manifestation dans le détail, on s’aperçoit qu’ils ne sont que 20.000, ce qui est peu à l’échelle francilienne, et que sur ces 20.000, on peut dénombrer au maximum 10 % de fauteurs de troubles. Ne surréagit-on pas devant ces faits ?
Nous ne sommes qu’à l’aube d’une crise de grande ampleur, créée par nos dirigeants de toutes pièces, en quelques décennies, et dont il sera extrêmement difficile de s’extraire. L’important n’est pas tant la démonstration en elle-même que le nombre de ses sympathisants. Combien de personnes, à l’échelle francilienne, la soutiennent ? Il serait intéressant de le savoir. Compte tenu de la dynamique des populations concernées, ce nombre va augmenter de manière vertigineuse, et le risque de conflit toujours plus important avec lui. Par ailleurs, des pans toujours plus grands du pays feront office de territoires communautaires, exactement comme aux États-Unis. Et notre société n’aura plus rien d’une société.
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