L'agonie du parti socialiste

Le parti socialiste est moribond. Les élections partielles confirment , semaine après semaine, sa sortie du paysage politique.

Son dernier congrès qui a vu  la promotion  de gens peu connus devant un auditoire restreint,  a montré  son affaiblissement.

Il conserve certes un petit volet de  militants, comme ceux que  le parti communiste  a longtemps conservés :  militants  pathétiques luttant contre le sens du courant , longtemps après que l’ impact électoral de leur parti  soit tombé au plus bas.

Il faut naturellement,  dans ce déclin,   faire la part des circonstances : le mauvais souvenir  laissé par Hollande, l’effet Macron, l’esbrouffe de Mélenchon,  le vent de droite qui souffle sur l’Occident.

Mais  il faut bien  dire qu’en ne se détournant de ce parti, les électeurs ne se trompent pas. Parmi les nombreuses dérives de la  société française, il n’en est en effet  pas   une  où  le PS n’ait  joué un rôle essentiel :   effondrement de l’éducation nationale , partialité de la  justice ( on sait  la  proximité du Syndicat de la  magistrature et du parti socialiste ), montée de l’ insécurité, inflation et abus des  dépenses sociales, ouverture à l’immigration,  déclin du monde rural, hausse des dépenses  publiques , du nombre et des rémunérations des élus  locaux.  Devenu par excellence le parti du « jouir sans entraves », il a cumulé  plus que d’autres,  les affaires de harcèlement  sexuel  au grand dam  de la  cohorte de féministes exaltées qui , par un singulier paradoxe, s’y trouve aussi. On cherche ce qu’on peut mettre en face d’un tel  bilan : peut-être le RSA, bien  mal organisé ; certains feront crédit au parti socialiste  d’avoir acclimaté en  France la mondialisation libérale mais était-ce bien sa vocation ?

 Une mutation génétique

Il n’en a pas toujours été ainsi.  Au temps de Léon Blum, il y eut  les congés payés, au temps de Guy Mollet, le minimum vieillesse, l’allocation de la mère au foyer, la démocratisation de l’enseignement. Mais depuis lors, le PS a connu un mutation quasi-génétique : de social  qu’il était, il est devenu sociétal, d’ouvrier, bobo et  par-là  irresponsable.

La droite a certes sa part de responsabilité dans les dérives signalées ,  mais plutôt par son suivisme et sa lâcheté que  comme agent actif de ces dérives.

De toute cela,  la masse des  électeurs n’a  jamais été clairement consciente   et il n’est pas sûr qu’elle le soit encore .    Mais inconsciemment, elle l’a senti  et avec un délai de quelques années, elle en tire les conséquences. 

Par rapport à ce discrédit de la mouvance social-démocrate, il se peut  que l’effet Macron soit , sous un visage apparemment nouveau, le dernier rebond d’une machine à bout  de souffle.  Cet effet, lui aussi , fera long feu.  Les Français n’ont  pas encore  pleinement pris conscience  de son caractère  destructeur  mais déjà ils commencent  à le ressentir. L ’illusion  socialiste – nouvelle manière -  a mis presque quarante ans à se dissiper. Gageons qu’il en faudra bien moins  à l’illusion  « En marche ».