Les autorités politiques européennes œuvrent-elles à faciliter la pénétration de l'islam ? En tout cas, elles ne craignent pas de s'ériger en interprètes de l'enseignement des religions ; aujourd'hui, pour le rendre justiciable, demain, pour le dénoncer et le condamner ?

P:first-letter {font-size: 300%;font-weight: bold;color : 494949; float: left }BRUXELLES, 20/04/2006 [Agence Europe] — L'Union européenne est en train de rédiger un lexique de langage "politiquement correct" pour décrire les terroristes qui prétendent agir au nom de l'islam.

L'idée découle de la nouvelle stratégie de lutte anti-terroriste adoptée en décembre par le Conseil Justice et Affaires intérieures et avalisée ensuite par le Conseil européen.

Dans le cadre de la lutte contre la radicalisation et le recrutement du terrorisme, un document public du Conseil indique que les 25 États membres doivent faire davantage pour "corriger les perceptions injustes et inappropriées" à propos de l'islam et des musulmans. Il appelle aussi les officiels de l'UE à rédiger un "non-emotive lexicon", pour "éviter de lier l'islam au terrorisme".

Ce lexique, qui est actuellement en cours de préparation, doit être adopté par le Conseil JAI du 1er juin. "La création d'un lexique n'est pas seulement une question politique. C'est surtout la question du respect et de la liberté de conviction d'un grand nombre de citoyens européens qui est en jeu", a indiqué jeudi à l'agence Europe le porte-parole du commissaire Frattini, Friso Roscam Abbing.

Ce lexique est principalement destiné à la communication publique au sujet du terrorisme et de l'islam. "Il est essentiel que les journalistes et même les officiels politiques soient en mesure d'éviter toute confusion lorsqu'il est question de l'Islam", a expliqué le porte-parole.

Selon M. Roscam Abbing, "il est extrêmement important de ne pas employer le terme terrorisme islamique mais plutôt de terroristes qui invoquent abusivement l'islam". Les autres mots à éviter comprennent : "islamiste", "fondamentaliste" et "Jihad". Par exemple, au cours des dernières années, le terme Jihad a souvent été associé au terrorisme alors qu'il a une connotation largement positive chez les musulmans puisqu'il correspond aussi à l'effort que doit faire tout musulman pour lutter contre lui-même.

En guise de conclusion, M. Roscam Abbing note : "Il s'agit d'un nouvel instrument qui vise à éviter l'incitation à la haine."

■ D'accord, pas d'accord ? Envoyez votre avis à Décryptage