[Source: Sputnik]
Deux grands événements continentaux viennent de se clôturer: le concours Eurovision de la chanson et l’Euroligue de basketball, la plus prestigieuse compétition de ce sport au niveau des clubs européens.
Si dans le deuxième cas on a eu droit à une saison fantastique, notamment au niveau du Final 4 (carré final des quatre meilleures équipes de la saison) qui s'est déroulé ce week-end et où l'aspect fair-play du sport a bien été au rendez-vous, on ne peut malheureusement pas en dire autant de l'Eurovision.
A vrai dire, ce qui s'est passé au niveau du concours de l'Eurovision n'est même pas très digne de commentaire. Mais lorsque la politique antirusse en arrive à rentrer au niveau d'un concours qui prétend "promouvoir les valeurs de paix et de tolérance en Europe et au-delà", il devient impossible de ne pas commenter.
Pour résumer: le représentant russe Sergueï Lazarev, qui était d'ailleurs le favori annoncé du concours, remporte le vote du public européen. Mais le vote du "jury", si on peut parler de jury, lui est tout autre. Au final, c'est la représentante ukrainienne qui remporte le concours alors qu'elle n'a pas gagnée ni au niveau du public, ni même au niveau de ce fameux jury (deuxième dans les deux cas) avec une chanson ouvertement politisée.
Une "victoire" donc tirée par les cheveux et arrangée vraisemblablement par le clan des désireux de "récompenser" les élites ukrainiennes pour leur bon "travail" dans l'intégration atlantiste. D'autre part, et pour revenir à l'aspect politique de la chanson, les organisateurs de l'Eurovision ont donc violé une autre règle du concours: celle qui interdit toutes chansons politiquement engagées. Ces organisateurs affirment pourtant n'y avoir pas vu de "message politique". Suivant cette logique, si l'année prochaine une chanson est dédiée aux milliers de victimes du Donbass, on ose alors espérer que les organisateurs ne la bloqueront pas? D'autant plus que ce n'est pas politique: c'est la simple et triste réalité.
On se demande d'ailleurs si la Russie devrait encore participer à des événements "européens" de ce type. A méditer. Mais heureusement qu'il existe encore des compétitions où le fair-play n'est pas une vaine notion et où la victoire est obtenue au mérite et non pour servir des intérêts ouvertement politiques. La finale de l'Euroligue de basketball, tout comme les demi-finales, l'ont prouvé une fois de plus.
La finale opposait le CSKA Moscou au club turc de Fenerbahçe Ülker Istanbul, dans la capitale allemande Berlin, ce qui favorisait évidemment le club stambouliote compte tenu de la très importante diaspora turque, qui s'est fait entendre tout au long du match. Bien que nombreux ont fait le parallèle dans cette opposition sportive aux problèmes politiques actuels entre les deux pays, et cela a été en partie confirmé par quelques provocations côté turc dans les tribunes, qui ont résulté à des affrontements aussi bien au sein des supporters qu'au niveau des loges VIP, néanmoins et sur le terrain la bataille était purement sportive.
Les deux équipes avaient réalisé une saison pratiquement sans faute et tout le monde s'attendait à un digne combat. Ce fut le cas. De l'aveu de tous, experts comme supporters, le match fut véritablement haletant. Au final, le CSKA Moscou a remporté le match après prolongation 101 à 96, avec un superbe Nando de Colo, le joueur français MVP de la saison.
Bien sûr, cela fait bien plaisir de voir le club moscovite champion d'Europe, de même que de savoir un autre club russe parmi les quatre meilleures équipes de la saison. En l'occurrence le Lokomotiv Kouban-Krasnodar (troisième). Mais la principale question n'est pas là: les victoires, qu'elles soient sportives ou artistiques, il faut les obtenir dans la compétition juste et non sur ordre d'intérêts n'ayant rien à avoir ni avec le sport, ni avec la chanson. Peu importe après qui est le vainqueur.
Quant à l'Eurovision, le show de cette année rappelle en effet la réalité géopolitique: les populations européennes largement favorables à la Russie, les élites et experts autodéclarés russophobes jusqu'au cou… Pas de soucis, on fait avec et toujours avec le sourire.
Mikhail Gamandiy-Egorov
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