Source [Atlantico] : Allan Lichtman, professeur à l'American University a été surnommé le Nostradamus des prédictions présidentielles en raison de la méthode en 13 points qui lui a permis d’avoir un bilan (presque) parfait sur 40 ans.
Atlantico : Quels sont les principaux enseignements du débat entre Donald Trump et Kamala Harris ? Y a-t-il des séquences et des moments particulièrement marquants ? Qui est ressorti gagnant de cette opposition ? Ce débat peut-il être de nature à changer la course à la Maison Blanche ?
Frédéric Robert : Comme cela était prévisible, le débat a été relativement tendu et les deux candidats se sont souvent apostrophés pendant près de 1h45, n’hésitant pas à dire que l’autre était un menteur. Un des thèmes électriques entre eux a été celui de l’avortement. Harris a fait remarquer que la nomination de 3 juges à la Cour suprême par Donald Trump ne laissait aucune place au mystère en la matière : ils allaient mettre un terme à la protection du droit à l’avortement. Elle a également insisté sur le fait qu’elle trouvait choquant les propos de Trump envers la gent féminine lorsqu’il affirmait que les Démocrates étaient favorables à ce que les femmes puissent avorter même en fin de grossesse.
Un point également surprenant a été les propos de Trump concernant l’immigration dans l’Ohio : selon lui, les migrants mangent des animaux de compagnie pour subsister dans une ville comme Springfield. Il s’agit en fait d’une rumeur qui circule depuis plusieurs jours aux USA et qui est véhiculée par certains cadres du Parti républicain et même par Elon Musk ! Trump est également revenu sur le résultat de l’élection de 2020, estimant, une fois de plus, que cette élection lui avait été volée. Pour sa part, Harris a insisté sur les démêlés de Trump avec la Justice, insistant sur le fait qu’il était responsable de l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021 et que s’il entre à nouveau à la Maison Blanche, il serait totalement incontrôlable. Concernant le conflit israélo-palestinien, Harris estime qu’il faut arriver rapidement à un cessez-le-feu et elle regrette le nombre important de victimes innocentes du côté palestinien. Trump lui a répondu qu’elle « déteste Israël » et que si elle est élue, Israël serait rayé de la carte. Une fois de plus, il a déclaré que s’il avait été réélu en 2020, les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient n’auraient jamais eu lieu. Harris lui a rétorqué qu’il est la risée du monde entier sur la scène internationale. Trump a également martelé qu’Harris est marxiste et que si elle est élue, le pays deviendra marxiste et que son économie sera détruite, estimant que le pays est « déjà en train de mourir ».
D’après certaines analyses matinales, on avait l’impression qu’Harris s’adressait aux Américains et surtout à la classe moyenne, n’hésitant pas à regarder son adversaire alors que Trump faisait du Trump tout en évitant de la regarder. D’après les premières analyses, elle aurait été meilleure que lui, mais il faut garder à l’esprit que les médias américains sont pro-démocrates… Je pense qu’il va falloir attendre quelque temps pour voir si cela se manifeste clairement dans les prochains sondages et si ce débat bouge quelque peu les lignes.
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