Donald Trump visé par une destitution sans effet

Source [Le Figaro] Les démocrates voteront, mercredi, l’impeachment du président. Le Sénat républicain bloquera la procédure.

Les démocrates ont remporté leur victoire symbolique contre Donald Trump. Quatre mois après le début du scandale de l’Ukrainegate, et un an après avoir repris la majorité à la Chambre des représentants, ils ont réussi à mener à son terme une procédure accélérée de destitution. Selon toute attente, Donald Trump devrait devenir mercredi le troisième président de l’histoire des États-Unis à être destitué, après Andrew Johnson et Bill Clinton.

Les démocrates ont estimé que la tentative du président d’utiliser l’aide militaire américaine et la perspective d’une invitation à la Maison-Blanche pour obtenir du président ukrainien l’annonce d’une enquête sur Joe Biden et son fils, constituait un abus de pouvoir. Et que le refus de la Maison-Blanche de coopérer avec l’enquête relevait de l’entrave au Congrès.

«Pris dans leur ensemble, les articles accusent le président Trump de placer ses intérêts politiques personnels au-dessus de notre sécurité nationale, de nos élections libres et équitables et de notre système d’équilibre et de séparation des pouvoirs. Par conséquent, le président Trump devrait être destitué et démis de ses fonctions», conclut le rapport de 658 pages rendu public lundi matin par la commission des lois de la Chambre. La commission accuse aussi Trump de «plusieurs crimes fédéraux», et indique que la conduite du président avait réalisé les «pires cauchemars» des auteurs de la Constitution.

Les deux chefs d’accusation votés la semaine dernière par la commission, abus de pouvoir et obstruction au Congrès, seront examinés par la Chambre des représentants mercredi, qui votera sur chacun d’entre eux. Les débats pourraient être longs et houleux. En théorie, chacun des 435 représentants aura le droit à la parole.

Le résultat ne fait néanmoins aucun doute, et Trump n’a guère de chances d’échapper au vote de la Chambre. Avec 232 sièges contre 198 pour les républicains, les démocrates disposent d’une solide majorité. En octobre dernier, seuls deux élus démocrates ont voté contre la procédure de destitution. L’un d’entre eux, Jeff Van Drew, élu du New Jersey, a annoncé depuis qu’il changeait de camp et ralliait les républicains. Cette défection a été saluée par Trump.

L’autre, Collin Peterson, élu du Minnesota, qui se présente comme un «démocrate conservateur», exprime depuis le début sa réticence vis-à-vis d’un processus qui n’a été selon lui ni «ouvert, transparent et équitable» et qui «n’aboutira à rien sans le soutien des républicains au Sénat».

Mais ces quelques voix isolées mises à part, les démocrates pourront compter sur le gros de leurs élus. Les démocrates dits «modérés», soit par conviction, soit parce qu’élus dans des circonscriptions qui comptent beaucoup de sympathisants à Trump, se sont pratiquement tous ralliés à la destitution.

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