VIEILLIR est une bénédiction pour tous, un mouvement de la vie qui unit les générations dans une société heureuse. Mais l’âge de la maturité et de la transmission, qui devrait aider les plus jeunes à trouver un sens à la vie, est aussi celui de la dépendance et de la faiblesse. Or le jeunisme obsédant de l’époque rejette les personnes jugées inutiles. Les solidarités entre les générations se dégradent avec les mutations de la vie familiale... Comment faire face à l’allongement de la durée de vie et de ses conséquences ? La crise de l’État-providence a favorisé l’émergence de nouveaux acteurs. Mais les nouveaux dispositifs destinés à protéger les personnes âgées vulnérables ne sont pas sans risques. La vieillesse, c’est aussi la fin de la vie, que l’on préfère souvent cacher. La mort est pourtant révélateur d’humanité et de lien entre les hommes. Comment bien vivre ensemble la vieillesse et la mort ?
Faute de véritables frontières, la société multiculturelle explose, incapable de maîtriser les évènements migratoires qui devraient consacrer sa générosité, mais qui ne font que révéler sa décomposition. Seules les nations souveraines, à l’identité culturelle forte et à la volonté politique ambitieuse, sont capables de solidarité. Pour les chrétiens, le primat de la charité n’efface pas les exigences de la justice et ne remplace la prudence par un sentimentalisme irrationnel.
Quand les juges font la loi. En France, le gouvernement condamne la gestation pour autrui (GPA) à l’étranger, mais en accepte les conséquences par la voie judiciaire. À Strasbourg, les juges de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) reconnaissent que les embryons humains ne sont pas des choses, mais affirment que leurs parents peuvent en disposer comme des propriétaires.
À nos lecteursPar Philippe de Saint-Germain
EditorialLa vieillesse, un révélateur, par François Billot de Lochner
Mgr Dominique Rey — La vieillesse est le temps de l’exemple et de l’accomplissement. En mettant de l’ordre dans leur propre existence, les personnes âgées aident la société à trouver un sens à la vie.
Louis-Marie Guitton — Vieillir est une bénédiction pour tous. Mais l’âge de la maturité et de la transmission est aussi celui de la dépendance et de la faiblesse, qui a toute sa place dans un monde solidaire.
Mélina Douchy-Oudot — Les solidarités entre les générations se dégradent avec les mutations de la vie familiale. D’où une transformation des réponses juridiques et sociales apportées par l’État et les collectivités.
Isabelle Barrière-Brousse — Les dispositifs destinés à protéger par anticipation les personnes âgées vulnérables tendent à se multiplier. Parmi eux, le mandat de protection future occupe une place essentielle, mais non sans risques.
Cédric Riot — Comment la société fait-elle face à l’allongement de la durée de vie, et de la dépendance qui en découle ? La crise de l’État providence a favorisé l’émergence de nouveaux acteurs « solidaires ».
Sophie Sarano — Les conseils départementaux ont deux grandes compétences au bénéfice des personnes âgées dépendantes : permettre leur maintien à domicile et assurer l’accueil en établissement, dans le respect du projet de vie de la personne.
Laurence Boillée — Le diagnostic, l’expérience et les propositions d’un collectif associatif départemental et diocésain dans l’accueil et l’accompagnement de personnes âgées en situation de précarité.
Patrice Pommier de Santi — État des lieux des soins palliatifs en France et dans le Var. Nés dans les années 1980, ils ont pour objectif de soulager les souffrances physiques, psychologiques, sociales et spirituelles des malades en fin de vie.
Pierre-Olivier Arduin — La dignité relative, subjective et hédoniste des partisans de la mort anticipée s’oppose frontalement à la conception ontologique de la dignité, qui garantit l’indisponibilité de la personne et de la vie humaine.
Jérôme Bertrand — Dans une société qui recule les frontières de la vieillesse, la mort est souvent cachée. Elle est pourtant révélateur d’humanité et de lien entre les hommes. Comment est-il possible de bien vivre la mort ?
DOSSIERS
Thierry Giaccardi — Faute de véritables frontières, la société multiculturelle explose, incapable de maîtriser les évènements migratoires qui devraient consacrer sa générosité, mais qui ne font que révéler sa décomposition. Seules les nations souveraines, à l’identité culturelle forte et à la volonté politique ambitieuse, sont capables de solidarité.
Henri Hude — Nulle politique migratoire juste ne peut oublier que le droit des personnes s’inscrit toujours dans le juste droit des peuples. Pour les chrétiens, le primat de la charité n’efface pas les exigences de la justice et ne remplace en aucune façon la prudence par un sentimentalisme irrationnel.
Yves Meaudre — Dans l’intérêt des pays d’accueil et des réfugiés eux-mêmes, la confusion entre charité, morale et politique est mauvaise conseillère. « L’accueil sans réflexion de centaines de milliers d’immigrants ne répond pas à une obligation de la charité mais à une obligation idéologique. »
Élizabeth Montfort — Le gouvernement exclut d’autoriser par la loi la transcription automatique des GPA pratiquées à l’étranger, mais en accepte par la voie judiciaire les conséquences sur le sol français, ce qui équivaut à en normaliser le principe.
Andreea Popescu — La CEDH vient de rendre un arrêt reconnaissant que les embryons humains in vitro italiens ne sont pas des choses, mais que, sous la notion de « vie privée » et en vertu du droit à l’autodétermination, les parents peuvent disposer de leurs embryons in vitro et de décider de leur sort.
REPERES
Joël-Benoît d’Onorio — Si on veut vraiment en finir avec le « mariage Taubira », l’abrogation de la loi se suffit à elle-même. À l’inverse, « réécrire » équivaudrait à aménager le fait accompli, c’est-à-dire conserver le principe de la dénaturation du mariage en revoyant le dispositif de l’adoption qui y est accolé.
Marguerite A. Peeters — Utopisme, alarmisme et messianisme s’entremêlent et se renforcent mutuellement dans le programme de l’Agenda de Développement Mondial de l’Après-2015.
QUESTIONS DISPUTEES
À propos de Synode sur la vocation et la mission de la famille dans l'Église et dans le monde contemporain : 26 théologiens répondent, par Thibaud Collin
À propos du troisième centenaire de la mort du Grand Roi, par Gabriel Privat
À propos de Gaël Brustier, Le Mai 68 conservateur et de Laurent Bouvet, L’Insécurité culturelle, par Théophane Leroux
FEUILLETONS
Le feuilleton internationalLes métastases du conflit syrien en Europe et la responsabilité de la France? par Michel Pinton
Le feuilleton politiqueLa leçon politique de la Sainte-Baume, par Philippe de Saint-Germain
Le feuilleton économiqueEuro : fin de partie remise, par Roland Hureaux
Le feuilleton culturel Saint Dominique et les Prêcheurs, huit cents ans de prédication, par le Fr. Jean-Thomas de Beauregard, op
L’esprit du tempsEnseignement : le rôle-clé de la famille, par Jean-Michel Castaing
Toile de fondLa beauté retrouvée, par Aude de Kerros
Avec les critiques de Guillaume Lenormand, François de Lens, Théophane Leroux, Georges Leroy, Philippe de Saint-Germain, Jean Voisin…
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Revue : Vieillir, une vocation
Prix de la revue seule : 20,00 €