Mardi 27 mars, j’animais, avec mon ami Guillaume Bernard, une table ronde réunissant à Angers plusieurs élus de droite (Pascal Gannat, pour le FN, Marie-France Lorho, députée d’Orange, Emmanuelle et Robert Ménard, élus de Béziers, Jean-Frédéric Poisson, président du PCD et Karim Ouchikh, président du Siel), pour parler d’union des droites.
J’étais naturellement ravi d’être là. Et plus ravi encore de constater à quel point le peuple de droite était « mûr » pour cette entente.
Plus de 300 personnes assistaient, en effet, à cette réunion, massivement acquises à l’idée d’une entente à droite.
Désormais, il est clair que seuls le politiquement correct … et les dirigeants des partis de droite bloquent cette entente.
Au cours du débat, il fut démontré que, sur bon nombre de mesures et de valeurs, la proximité entre les électeurs FN et LR était incontestable. L’ancien ministre sarkozyste Thierry Mariani, qui ne pouvait participer, mais avait répondu à nos questions en vidéo, a proposé plusieurs mesures sur lesquelles les autres intervenants se sont facilement accordés : lutte contre l’immigration, lutte contre l’insécurité, lutte contre l’islamisation… Jean-Frédéric Poisson ajouta la défense de la dignité humaine. Plusieurs intervenants mentionnèrent également la défense de nos libertés. Sur tous ces points, certes, on pouvait repérer des nuances entre les différents intervenants, mais les valeurs étaient clairement communes.
C’est sans doute sur la méthode que les intervenants différaient le plus.
Les Ménard, élus avec le soutien de plusieurs partis, et décidés à se passer dorénavant du soutien de tous les partis, étaient les plus hostiles aux structures partisanes. Les autres leur répondirent que les partis étaient indispensables pour se présenter aux élections. Mais, malgré les apparences, ces deux points de vue étaient beaucoup moins antagonistes qu’on pourrait le croire.
Je crois personnellement, comme Robert et Emmanuelle Ménard, que les partis politiques sont plutôt nuisibles à l’entente à droite – et s’opposent ainsi aux désirs de leurs électeurs. C’est au peuple de droite, à la société civile, de s’organiser pour imposer cette idée. Mais je crois aussi qu’il faudra des structures partisanes (ou analogues à des partis) pour se présenter aux élections.
Au demeurant, même une liste d’intérêt municipal, comme celle à laquelle pense manifestement Robert Ménard pour Béziers, se comporte comme un parti lors des élections. La seule différence (mais elle est de taille), c’est que ce « parti » ne prétend pas avoir une doctrine universelle et qu’il n’impose pas le sectarisme habituel aux structures partisanes.
Au cours de cette soirée, j’ai fait remarquer que les élections de 2017 avaient marqué, pour la droite, une défaite électorale, mais une victoire idéologique. Robert Ménard a critiqué ce dernier point. Mais je crois qu’il est difficilement contestable qu’aujourd’hui, une majorité de Français s’accordent sur une limitation drastique de l’immigration, sur la volonté de recouvrer nos libertés, sur la nécessité de réduire l’État obèse, de promouvoir le bien commun et le principe de subsidiarité.
Que nos idées soient désormais majoritaires en France constitue, bel et bien, selon moi, une victoire idéologique. Victoire qui doit encore se concrétiser par une victoire politique, impliquant l’alliance, aussi souple que possible et respectant les légitimes différences, de tous les Français de bonne volonté.
Guillaume de Thieulloy
Vice-président de la Fondation de Service politique
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