Deux roues, les damnés de la Terre

Samedi, des manifestations de cyclistes ont eu lieu un peu partout en France après la mort d’un jeune garçon écrasé par une voiture à Paris. Les notions de « violence automobile » ou de « violence routière » fleurissent désormais dans la presse. Les gauches récupèrent ce fait divers dramatique pour mener leur combat anti-voiture.

D’un fait divers à une croisade contre l’automobile

 

Si le décès d’un cycliste est quelque chose de profondément triste, criminaliser l’usage de la voiture comme tentent de le faire les écolo-urbains relève de la bêtise la plus crasse. Ceux qui refusent de pointer du doigt le rôle de l’immigration dans le meurtre de Philippine et Théo vont aujourd’hui accuser la voiture des pires maux. L’identité du conducteur, Ariel Melki Chamoun, n’a pas fuité dans un premier temps. Au-delà de cet élément, c’est le déploiement d’un vocabulaire anti-voitures dans une véritable entreprise de récupération qui retiendra ici notre attention.

La notion de « violence routière » s’impose dans les médias alors que les municipalités ont largement participé à la chasse aux voitures depuis trois décennies. Une politique désordonnée et extrême qui s’est faite au détriment des travailleurs artisans et commerçants. Si limiter le trafic dans certaines zones est nécessaire, la politique anti-voitures, elle, s’inscrit dans un travers de plus en plus courant à gauche : le rejet du progrès.

Qu’il y ait des centaines de chauffards inconscients et criminels est un fait, en revanche l’apport de l’automobile dans nos sociétés est indéniable. Elle est un outil d’autonomie là où la gauche se gausse d’émancipation, elle est un moyen de locomotion sans pareil pour dispenser des soins loin des grands centres urbains par exemple, elle permet la mobilité, l’accès au travail... Enfin, grâce à la recherche, la voiture pollue de moins en moins.

 

La gauche contre le progrès 

 

En toile de fond de la passion contemporaine de la gauche pour les vélos on peut déceler un rejet de toute forme de progrès technologique. Le journaliste du Figaro Paul Sugy l’a évoqué prenant pour exemple le député Sandrine Rousse montrant son hostilité envers les projets spatiaux d’Elon Musk. 

Le fait que l’Homme veuille aller plus loin, veuille se perfectionner, tenter de mieux maîtriser son environnement l’a poussé à de grandes découvertes et au développement tant technologique qu’économique. Refuser ce progrès c’est renoncer à la survie d’une civilisation.

Ce progrès humain n’est d’ailleurs pas incompatible avec le respect de la nature comme en témoigne l’ingénierie du recyclage. Les progrès techniques, scientifiques, médicaux peuvent d’ailleurs être réalisés sans que les chercheurs se prennent pour Dieu.  

La gauche contemporaine semble s’empêtrer dans une posture idéologique favorable à ce qu’elle considère comme des progrès « sociétaux » et que le monde non-occidental tient largement pour « dégénéré ». Paradoxe extrême, cette gauche écolo-socialiste fait la cour à des populations qui rejettent massivement son idéologie morale et aurait pourtant largement besoin de profiter de progrès techniques…

 

Olivier Frèrejacques

Président de Liberté politique