La controverse sur la responsabilité humaine du réchauffement climatique se poursuit avec la prise de position du cardinal Pell. L'archevêque de Sidney est de ceux qui s'interrogent sur les motivations des catastrophistes.

Leurs prévisions apocalyptiques abritent une fausse conception de l'écologie, malthusienne et préjudiciable à l'homme. Une chose est de lutter contre la pollution, autre chose de vouloir contrôler le climat. Les marchands de peur (scaremongers) peuvent devenir des marchands d'illusion. Certes, l'idéologie des uns ne doit pas masquer le sérieux scientifique des autres ; mais en attendant, on aimerait une plus grande prise de conscience sur la nécessité d'orienter les investissements vers le développement et l'aide aux populations toujours aussi désarmées face aux catastrophes naturelles.

"CE A QUOI nous assistons à propos du réchauffement climatique comprend une part d'hystérie dangereusement voisine de la superstition." Ainsi parle le cardinal George Pell, archevêque de Sidney, primat d'Australie et responsable des prochaines Journées mondiales de la jeunesse.

Le cardinal Pell est intervenu dimanche 18 février dans l'un des principaux journaux australiens, le Sunday Telegraph pour mettre en garde les chrétiens contre cette industrie de la peur. "Les chrétiens ne peuvent pas aller contre la raison", a mis en garde le prélat : "Nous sommes depuis longtemps bombardés par un tas d'affirmations insensées à propos des désastres climatiques de la part de quelques zélotes qui prévoient des scénarios extrêmes pour nous effrayer [...], l'élévation spectaculaire du niveau des océans ou des tsunamis hauts comme des immeubles de huit étages."

"Je suis profondément sceptique au sujet de la responsabilité de l'homme dans la catastrophe du réchauffement global", a affirmé le primat catholique, qui reconnaît malgré tout qu'il serait étonnant que "les pollutions industrielles et les émissions de carbone n'aient aucun effet négatif".

Mais "trop c'est trop", dit-il. "Nous savons que d'énormes changements climatiques se sont toujours produits dans l'histoire du monde, et nous savons aussi que durant les cent dernières années, les médias ont effrayé leur public en annonçant alternativement des périodes de glaciation et de réchauffement..."

"De terribles sécheresses – a poursuivi le cardinal Pell — ne sont pas rares dans l'histoire de l'Australie, parfois même pour des périodes de sept à huit ans. Et nous savons qu'un janvier froid ne signifie pas grand-chose dans le temps. On ne peut pas construire une évidence en se basant sur l'observation de quelques années. Mais les alarmistes exploitent des fluctuations de température sur des périodes limitées et en des lieux circonscrits pour fausser des prévisions à long terme."

En revanche, des "chercheurs de l'Université britannique d'East Anglia ont montré que la température globale n'a pas augmenté entre 1998 et 2005, tandis qu'un satellite de la NASA a récemment découvert que l'hémisphère sud ne s'est pas réchauffé ces dernières vingt-cinq années. Peut-être que le réchauffement planétaire est seulement un phénomène de l'hémisphère nord" a demandé le cardinal avec ironie, avant de conclure que "la science est certainement plus compliquée que la propagande."

© Svipop, traduction française Décryptage.

Le Svipop-Sviluppo e Popolazione (Milan), est une publication du Cespas, Centro Europeo di Studi su Popolazione, Ambiente e Sviluppo (Centre européen d'études sur la Population, l'environnement et le développement), co-fondateur avec la Fondation de service politique de l'association pour la Fondation Europa.

Pour en savoir plus :

■ L'article du cardinal Pell paru dans le Sunday Telegraph, Scaremongers (Marchands de peur).

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